Les macédoniens doivent se prononcer le 30 septembre sur le changement de nom suite au conflit avec la Grèce qui, depuis la désintégration de la Yougoslavie, a débouché sur l’indépendance de cette ex république.
Un accord ayant été trouvé avec la Grèce sur la dénomination de Macédoine du Nord, ce qui pourrait permettre à ce petit pays de 2,1 millions d’habitants d’entrer dans l’UE et l’OTAN.
Comme on nous y a habitués depuis l’élection présidentielle étasunienne, et cela ne surprendra plus personne car ça fait partie de la rhétorique occidentale, la Russie est pointée du doigt car elle est accusée à la fois par John Mattis, chef du Pentagone, et Laura Cooper, chargée de la Russie et de l’Europe Centrale au Pentagone, de mener une campagne de désinformation par le biais des réseaux sociaux, de soudoyer des électeurs pour qu’ils s’abstiennent, et de financer des organisations pro-russes.
Si cela continue ainsi, l’UE et l’OTAN vont bientôt compter un nombre important de petits pays qui ne représentent aucun intérêt pour la Russie. La Russie a d’autres « chats à fouetter » que de s’intéresser au sort de ces petits pays. Les seuls enjeux pour la Russie sont l’Ukraine et la Syrie. Il serait illusoire de penser que le simple fait de changer de nom apporterait des opportunités économiques à ce pays, peut être pour les dirigeants de ce petit pays qui profiteraient de l’apport financier des occidentaux, ce qui ne ferait qu’aggraver le niveau de corruption, mais ne bénéficierait pas à l’immense majorité de la population.
Sur la sécurité ! Que craignent donc les dirigeants macédoniens ? Que le « grand méchant ours russe » viendra les dévorer ! Il faut être sérieux un moment donné, et arrêter cette paranoïa russophobique qui gangrène les relations Russie – UE /OTAN.
La Macédoine du Nord, si les électeurs approuvaient cette nouvelle dénomination, se retrouverait dans un concert de 30 nations démocratiques ! Dans ces 30 nations dites « démocratiques » que voit-on ? Un certain nombre de pays avec des directions néo fascistes et d’autres ayant des dérives plus que droitières comme la France. Les occidentaux qui font de la démocratie leur cheval de bataille, ont une singulière définition de ce mot. Qu’ils arrêtent de dévoyer ce mot, et de donner des leçons aux autres pays qui ne font pas partie de leur « petit monde « , car eux-mêmes ne la respectent pas. La démocratie voudrait que, quel que soit le résultat de ce référendum, qu’il soit validé par le parlement. Or, visiblement, ce n’est qu’un référendum consultatif, ce n’est qu’une parodie de démocratie.
On fait semblant de consulter le peuple et, au bout du compte, si ce qui ressort de ce vote n’est pas validé par le parlement, ça sera une manière de faire fi de la volonté du peuple. C’est une démocratie en trompe l’oeil. C’est assez drôle lorsque Mattis dit que les macédoniens décident de leur propre avenir, pas un avenir qui a été décidé par quelqu’un d’autre, ça laisse songeur. On aura du mal à le croire.
Monique Gimenez, militante antiglobaliste, spécialement pour le Front de l’information