Sept policiers ont été blessés lundi à Kiev dans des heurts avec des nationalistes protestant contre l’expulsion vers la Russie d’un membre présumé du groupe jihadiste État islamique, qui aurait selon ses partisans combattu les rebelles dans l’est du pays, ont indiqué les autorités.
Des dizaines de militants de plusieurs mouvements d’extrême droite ont manifesté devant le siège du Parquet général, dans le centre de Kiev, contre l’expulsion la semaine dernière de Timour Toumgoïev, originaire d’Ingouchie, une république du Caucase russe, a constaté un photographe de l’AFP.
Les affrontements ont éclaté quand les manifestants ont jeté des pavés sur une entrée du bâtiment et mis le feu à un conteneur à ordure, selon plusieurs médias ukrainiens.
« Sept policiers ont été blessé » quand les protestataires ont tenté de pénétrer à l’intérieur du Bureau de parquet.
Selon les nationalistes, depuis novembre 2017, Timour Toumgoïev a combattu comme volontaire contre les Républiques de Donbass et est un « ennemi personnel de Ramzan Kadyrov », le dirigeant de la république russe de Tchétchénie.
Le parquet a assuré avoir examiné pendant plus de deux ans la demande d’extradition de M. Toumgoïev et n’avoir reçu pendant cette période « aucune information » sur sa participation aux combats dans l’est de la part de ses avocats.
« Nous n’avons pas le droit de transformer l’Ukraine en cloaque pour éléments criminels », a commenté le procureur général ukrainien Youri Loutsenko sur sa page Facebook.
« Je n’ai pas peur des menaces, j’agis selon la loi », a-t-il ajouté, précisant que Timour Toumgouïev s’était vu refuser à deux reprises le statut de réfugié en Ukraine.
Accusé en Russie d’être membre de l’EI, il « ne cachait pas sa participation à cette organisation terroriste », avait par ailleurs indiqué un porte-parole du parquet, Andriï Lyssenko, au lendemain de son expulsion.