Monique Gimenez : si le comité examinant la tragédie de Boeing MH17 accepte les preuves russes, il deviendra le complice de l’Ukraine

Igor Konachenkov, porte-parole du ministère russe de la défense, a fait état hier, le 17 septembre, de nouvelles preuves qui seraient présentées et qui impliqueraient l’armée ukrainienne dans le crash du MH-17, dans la partie conflictuelle de l’Ukraine.

En effet, d’après le porte-parole de la défense, des faits prouveraient que le système « Bouk » fabriqué en 1986 qui a été utilisé contre l’avion, avait été livré à l’Ukraine et n’avait jamais été transporté en Russie. Ce système de missile n’avait plus cours dans l’armée russe, étant donné que c’est un système obsolète et, que depuis quelques années, l’armée russe n’a pas cessé de se moderniser. Par contre, l’armée ukrainienne fonctionne toujours avec des vieux systèmes de missiles du fait que ce pays n’a pas les moyens de se moderniser et, étant donné que les armées des Républiques de Donetsk et de Louhansk en 2014 n’avaient pas atteint le niveau de professionnalisme qu’elles ont acquis durant ces quatre années de guerre, il était donc invraisemblable qu’elles aient eu ce type de matériel, ce qui a été reconnu par les officiels ukrainiens.

Maintenant, il s’agira de savoir si le comité d’enquête dirigé par les hollandais et les australiens acceptera d’étudier les preuves présentées par la Russie, ce qui est moins sûr. Ce qui est anormal dans cette histoire, c’est que l’Ukraine qui est partie prenante du conflit soit juge et partie ce qui, en droit, est illégal, alors que la Russie qui n’est pas partie prenante n’en fait pas partie, ce qui est anormal. De la même manière, ce comité fait tout pour ne pas prendre en compte les données russes, alors qu’il accepte les soi-disant preuves ukrainiennes.

Derrière cette affaire de crash, que les passagers soient tous morts, à la limite ce comité s’en moque ; ce qu’il voit c’est tout le parti que peuvent en retirer l’occident et l’Ukraine vu le niveau de russophobie ambiant, pour eux c’est du pain béni.

Il ne faut pas s’illusionner, car s’il y avait un revirement de ce comité et qu’il acceptait de prendre en compte les preuves présentées par la Russie, cela reviendrait à remettre en cause tout leur système basé sur un principe : accuser la Russie. De même, la position des occidentaux serait compliquée car cela reviendrait à les rendre complices de l’Ukraine dans cette affaire de crash. Je ne pense pas qu’ils aient envie d’être décrédibilisés du fait qu’ils soutiennent déjà l’armée ukrainienne dans le conflit du Donbass. Donc, peu de chance qu’il y ait un tel revirement. Comment se fait-il qu’un satellite espion étasunien n’ait rien vu, ce qui est curieux puisqu’apparemment au moment du crash, il était présent. Pourquoi les USA ne présentent aucune photo ? Il y a beaucoup de questions qui demandent des réponses, les aura-t-on un jour ?

Monique Gimenez, militante française spécialement pour le Front de l’information