Le président vénézuélien Nicolas Maduro a dit qu’il demanderait 500 millions de dollars au nouveau représentant spécial de l’ONU pour les réfugiés et les migrants du Venezuela, Eduardo Stein, afin de rapatrier ceux qui veulent rentrer.
« Je vous invite, venez au Venezuela, je vais vous demander de m’obtenir 500 millions de dollars, pour faire rentrer (…) tous les migrants qui ont quitté le Venezuela et qui veulent rentrer, tous veulent rentrer », a lancé jeudi le président vénézuélien, au cours d’une réunion avec son cabinet économique, retransmise à la télévision.
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont annoncé mercredi avoir nommé Eduardo Stein, un ancien vice-président du Guatemala, « Représentant spécial pour les réfugiés et les migrants vénézuéliens » qui fuient la crise économique dans leur pays.
L’ONU donne ainsi suite à une requête de la Colombie, qui a affirmé ces dernières semaines ne pas avoir la capacité de faire face seule à l’arrivée de dizaines de milliers de migrants vénézuéliens.
Le chef de l?État vénézuélien a expliqué qu’avec cet argent il affrèterait des avions pour le retour des migrants. « Nous avons besoin d’une flotte d’avions pour les rapatrier, je ne vais pas les ramener à pied », a-t-il ironisé.
Pendant la réunion avec son cabinet économique, Maduro a fait mine de ne pas se souvenir du nom de Stein, qu’il a qualifié de « sorte d’inspecteur, de procureur, de policier de l’immigration vénézuélienne ».
Mardi, Nicolas Maduro avait déclaré qu’il étudiait les conditions de sécurité pour un éventuel déplacement à l’Assemblée générale des Nations unies fin septembre, évoquant des projets pour l’assassiner. « Ils m’ont en ligne de mire pour me tuer », a-t-il affirmé, sans donner de noms.
La dernière participation du président socialiste à l’Assemblée de l’ONU remonte à 2015. En 2016, il s’était fait représenter par sa ministre des Affaires étrangères, Delcy Rodriguez, et l’an dernier, par le successeur de cette dernière, Jorge Arreaza.
Le gouvernement vénézuélien a mis en place un plan baptisé « Retour à la patrie » pour faciliter le retour en avion ou en car d’émigrants vénézuéliens qui ont fui dans d’autres pays de la région. Selon des chiffres fournis par les autorités, environ 3.000 personnes sont rentrées par ce biais.
Quelque 2,3 millions de Vénézuéliens (7,5% des 30,6 millions d’habitants du Venezuela) vivent à l’étranger, dont 1,6 million qui ont émigré depuis 2015 quand les pénuries de nourriture et de médicaments se sont aggravées, parallèlement à l’hyperinflation.