135 universitaires assassinés entre 2003 et 2006 à la faveur de l’invasion américaine de l’Irak

L’assassinat du général Aziz Esber, directeur du centre des recherches scientiques de Syrie, au moyen d’une voiture piégée dans lalocalité de Missiaf, dans la province de Hama, le 4 aout 2018, au lendemain de la défaite des djihadistes du sud de la Syrie (Dera’a, Suneitra).

La même chose est l’assassinat de l’universistaire palestinien, spécialisé dans le domaine de l’énergie, le docteur Fadi el-Batch, le 21 avril 2018, à Kuala Lumpur, et de Mohamed Zouari, ancien pilote de la Tunisair, ingénieur en aéronautique, spécialisé dans la conception de drones, le 15 décembre 2016, à Sfax (Tunisie) remettent en mémoire la guerre souterraine implacable menée depuis des décennies par les services israéliens avec la complicité américaine pour démanteler, à tout le moins neutraliser, le potentiel scientifique arabe.

L’officier supérieur syrien a été assassiné quatorze ans après la liquidation de son prédécesseur, le Général Mohamad Soleymane, l’homme qui passe pour avoir été en charge du programme nucléaire syrien, liquidé depuis la mer en 2004 à Tartous, alors qu’il se prélassait dans sa villa du bord de mer.

L’universitaire palestinien, lui, a été assassiné dans la rue, alors qu’il se rendait à une mosquée pour la prière de l’aube dans la capitale malaisienne. Membre du Hamas, sa dépouille a été transférée vers Jabaliya, dans la bande de Gaza. Sa famille a accusé le Mossad d’être derrière cet assassinat extra judiciaire.

Selon Ronen Bergman, -dans son ouvrage «Rise and Kill First: The secret History of Israel’s targeted assassinations», ED. Penguin Random House-» , le Mossad s’est livré à 800 assassinats extrajudiciaires durant la décennie 2000-2010, ciblant notamment Mohamad Mabhouh, le responsable des achats d’armes du Hamas, dont l’élimination à Doubai a été téléguidée depuis Paris, du temps de la lune de miel du pro israélien Nicolas Sarkozy avec les Emirats. Auparavant les dirigeants de l’OLP à Beyrouth, Kamal Nasser, Youssef An Najjar, Kamal Adwane, Abou Hassan ALI Salameh et Wadih Haddad. En Cisjordanie les chefs du Hamas, le paralytique Cheikh Ahmad Yassine et son successeur Adbel Aziz Rantissi. Le Mossad est même le service qui compte à son actif le plus grand nombre d’assassinats ciblés, plus que tout autre service dans le Monde depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale (1939 – 1945).

Depuis 2002, Tunis est le siège du bureau régional du MEPI (Middle East Partnership Initiative), dont la couverture philanthropique de ses objectifs masque un soubassement sécuritaire. Bien qu’antérieur à l’installation du MEPI, l’assassinat en Tunisie des deux principaux adjoints de Yasser Arafat, Khalil Wazir, alias Abou Jihad, le chef militaire, et Salah Khalaf, alias Abou Iyad, le chef du renseignement, a relevé d’une stratégie visant, sous la bienveillance tunisienne, à l’élimination des dirigeants charismatiques du combat palestinien en vue de déblayer la voie à la promotion d’un bureaucrate poussif, en la personne de Mahmoud Abbas.

Un déploiement favorisé par l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali en personne, qui pensait ainsi se prémunir contre le mauvais sort dans une sorte de police d’assurance tous risque.

Overseas officer des services américains, l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali a été un observateur privilégié du soulèvement syndical de Gdansk, dans la décennie 1980, en sa qualité d’ambassadeur de Tunisie et observateur pour le compte des services occidentaux de la contestation minière en Pologne.

De retour dans son pays, en sa qualité de ministre de l’intérieur, il a fait de la Tunisie, en complémentarité avec le Maroc, la plate forme opérationnelle majeure des services américains et israéliens, dont il sera leur interface au plan locale. Un rôle dévolu par la suite à Kamal Morjane du temps de son passage au ministère de la défense avant son basculement vers le ministère des Affaires étrangères et sa promotion au rôle de caution du régime post Ben Ali.

En hommage à tous ces suppliciés irakiens, dommage collatéral de l’invasion américaine de l’Irak, liquidés physiquement par des commandos américains et israéliens à partir de 2003.

«La guerre d’Irak a été conçue par 25 néo conservateurs américains», soutient Alison Weir, fondatrice et directrice de l’organisation à but non lucratif «If American Knew». La journaliste américaine a été brutalement écartée d’une commission d’enquête américaine où elle devait témoigner sur les responsabilités dans l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.

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