Affaire Skripale : un expert israélien a parlé du travail des agents spéciaux

Alexandre Brass, expert israélien du terrorisme international, a présenté son point de vue sur le cas de l’empoisonnement des Skripal à Salisbury.

Brass a tracé des parallèles entre les travaux des services secrets israéliens et russes et estime que si l’on compare la version britannique à la pratique des agents spéciaux, l’absurdité devient évidente.

M. Brass est sûr que c’était une provocation grossière des services britannique.

« Il y a des stupidités qui s’entassent sur les autres. » L’histoire de Petrov et de Bochirov ne résiste à aucun examen par des pairs professionnels. Selon les Britanniques, des agents du GRU ont empoisonné les Skripal.

Si l’on doit éliminer quelqu’un, il s’agit d’une opération très sérieuse qui est préparée depuis longtemps. Une ressource matérielle et humaine très importante est allouée. Nous parlons de dizaines d’employés. Un « poste de commandement avancé » est en cours de création sur le territoire de cet État.

Une équipe de support technique, un groupe logistique, un groupe de base, un groupe de surveillance externe et un groupe d’intervenants directs participent nécessairement à l’opération.

Les exécuteurs, eux, apparaissent au tout dernier moment. Ils ne vont nulle part, étant éclairés par des caméras, n’utilisent pas les transports en commun, mais se déplacent dans des voitures de location qu’ils ne se tirent pas dessus. Et d’autant plus qu’ils ne resterent pas dans des hôtels, mais habitent dans des refuges fournis par le groupe de logistique.

Ces groupes ne viennent pas avec le passeport de leur pays, ne vont pas à l’ambassade pour obtenir un visa, laissant des empreintes digitales.

Si la Russie a décidé d’éliminer Skripal, poursuit l’expert, alors j’ai une question :

« pourquoi a-t-on utilisé « Novitchok » ? Ce n’est pas un agent, c’est une arme chimique de destruction massive. C’est comme si on lançait une bombe atomique sur une ville pour tuer un criminel. Lorsque des services spéciaux éliminent un objet, ils s’efforcent toujours de le faire de sorte qu’aucune autopsie ne montre qu’il a été empoisonné ».

Le GRU n’aurait-il pas pu utiliser un poison, autre que « Novitchok », et qui laisse des traces partout ? Si les services de renseignement disposaient déjà de telles technologies dans les années 50, le GRU n’en a-t-il pas vraiment aujourd’hui ?, se demande M. Brass.

« Allons parler des caméras. Le Royaume-Uni a une sorte de mode. Il n’existe dans aucun pays au monde un tel nombre de caméras de surveillance par habitant.

Si je ne me trompe pas, environ une caméra pour 15 personnes. Vu littéralement à chaque mètre. Le MI5, le service de contre-espionnage britannique, est considéré comme l’un des meilleurs au monde. Et si la Grande-Bretagne avaient pris Skripal sous sa tutelle, ceux-là étaient très bien protégés. Au moins, sa maison était recouverte de toutes les caméras, qui soient possibles.

Si, selon le MI5, ces agents ont visité Salisbury, sont venus chez Skripal et ont barbouillé la poignée de la porte avec cette substance – alors montrez-nous les enregistrements des caméras ! Comment se fait-il que, en ce moment même, les caméras s’éteignent soudainement ?

Maintenant, en ce qui concerne Sergey Skrypal même. La version principale, qui est exprimée par la partie britannique, est la vengeance. Mais dans les services spéciaux, la vengeance n’existe pas. Ni chez les Israéliens, ni chez les Russes. Seuls les Cubains l’avaient. Nous devons comprendre que les services spéciaux sont une organisation très pratique. Pourquoi se venger? Une personne n’est éliminée que lorsqu’elle peut causer un préjudice réel. Skripal a déjà fait du mal. Il ne pouvait plus faire de mal. C’est-à-dire que les services spéciaux russes n’avien acun motif d »éliminer Skripal ».

Pourquoi donc la Grande-Bretagne a procédé à cette provocation ?

« Il s’agit d’une stratégie bien pensée de diaboliser et d’isoler la Russie sur le plan international. Au Royaume-Uni, comme dans le reste du monde occidental, tout fonctionne extrêmement simplement. La plupart des gens ne lisent pas du tout les journaux. Et ceux qui lisent, ne comprennent pas grandchoses. Mais tout le monde voit les gros titres. Une provocation avec les cryptes est nécessaire pour exclure la Fédération de Russie de la commission d’enquête sur l’utilisation des armes chimiques en Syrie. C’est un programme minimum.

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