L’Italie veillera à mettre un terme aux flux d’émigration irrégulière envers ses côtes à partir de la Tunisie tout en œuvrant à booster ses investissements dans ce pays pour éradiquer les facteurs derrière ce phénomène, a souligné jeudi le ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini, lors d’un point de presse.
« Le taux de chômage relativement élevé en Tunisie demeure la principale raison qui explique l’amplification du phénomène de l’émigration illégale », a estimé M. Salvini, en visite officielle d’une journée en Tunisie.
M. Salvini a insisté à l’issue des discussions avec son homologue tunisien, Hichem Fourati, que « l’Italie espère en devenir le premier partenaire économique de la Tunisie dans les domaines économique, culturel et politique ».
Selon lui, l’Italie est déterminée à « renforcer les canaux d’émigration régulière entre les deux pays méditerranéens via la détection de nouveaux horizons et potentiels d’investissements en Tunisie outre la création d’emplois essentiellement dans le sud tunisien ».
Tout en sollicitant des solutions communes pour mettre un terme au « périple de la mort » au large de la Méditerranée, le responsable italien a affirmé que « l’organisation du phénomène de l’émigration régulière entre la Tunisie et l’Italie constituera, certes, une valeur ajoutée dans les relations bilatérales ».
Pour sa part le ministre tunisien de l’Intérieur, Hichem Fourati, a tenu à préciser que son entretien avec son homologue italien a permis d’aborder des dossiers à intérêt commun et davantage de coordination en matière de lutte contre la criminalité et le terrorisme.
« Nous avons évoqué les outils susceptibles de faire face, ensemble, aux réseaux de trafic humain à travers des tentatives d’émigration clandestine qui coûtent la vie à nos jeunes au large de la Méditerranée », a appuyé M. Fourati.
Selon les chiffres du ministre tunisien de l’Intérieur, les autorités tunisiennes ont pu intercepter, jusqu’au 20 septembre courant, pas moins de 500 individus condamnés pour implication dans des affaires de trafic humain.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué que depuis le début de l’année 2018, 8 000 Tunisiens ont quitté leur pays illégalement. De façon, légale, le bilan fait état de 60 000 Tunisiens.
Économiquement parlant, l’Italie est désormais le premier fournisseur de la Tunisie à travers le monde, pour les 8 premiers mois de 2018.
En effet, l’Italie a exporté envers la Tunisie environ 6 000 millions de dinars (un dinar vaut près de 0,35 dollar) suivie de la France (5 624 millions de dinars), la Chine (3 736 millions de dinars) et l’Espagne (1 865 millions de dinars), d’après les chiffres de l’Institut national de la statistique (INS) de Tunisie.
Par contre, au titre de marchés d’exportation pour la Tunisie, l’Italie est devancée par la France en haut du tableau avec 4 170 millions de dinars contre 7 750 millions de dinars pour la France.