L’Erythrée a demandé la levée des sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations Unies, arguant qu’elle avait signé un accord de paix historique avec son voisin éthiopien en juillet dernier.
« Les sanctions imposées à l’Erythrée ces neuf dernières années ont causé des dommages considérables à l’économie du pays et à sa population », a déclaré le ministre érythréen des Affaires étrangères Osman Saleh Mohammed devant l’Assemblée générale de l’ONU.
« Le peuple érythréen n’a commis aucun crime ou faute le contraignant à demander clémence. Aussi appelle-t-il non seulement à la levée immédiate des sanctions, mais exige également, et mérite, des compensations pour leurs conséquences et les opportunités commerciales perdues », a-t-il lancé.
L’Ethiopie et l’Erythrée ont signé le 9 juillet une Déclaration conjointe de paix et d’amitié, convenant de normaliser leurs relations. Le Conseil de sécurité de l’ONU n’a toutefois pas réussi depuis cette date à approuver la levée des sanctions faute d’unanimité entre ses membres.
« Certains pays invoquent des questions de procédure, des prétextes et des préalables. Leur but évident est de changer les règles du jeu et de maintenir ces sanctions illégales envers l’Erythrée », a dénoncé M. Mohammed.
Le Conseil de sécurité a imposé en 2009 des sanctions contre les autorités d’Asmara pour leur rôle déstabilisateur dans la région, notamment pour leur soutien présumé aux combattants shebab en Somalie et leur différend territorial avec Djibouti.
L’Erythrée a obtenu l’indépendance de l’Ethiopie en 1993 et les deux pays ont été en guerre de 1998 en 2000. Malgré la signature d’un accord de paix en décembre 2000, les tensions ont persisté. L’accord historique du 9 juillet dernier a officiellement mis fin à la guerre, et l’Erythrée et Djibouti ont convenu dans la foulée de normaliser leurs relations.