Nom de la Macédoine : une forte abstention menace la victoire du « oui » au référendum

Le « oui » l’a largement emporté dimanche au référendum macédonien pour un changement de nom du pays, en vue d’une réconciliation avec la Grèce. Mais une forte abstention pourrait menacer la validité du scrutin et sa ratification auprès du Parlement.

Une victoire du « oui » s’esquissait dimanche 30 septembre, sur fond de faible participation, au référendum par lequel les Macédoniens étaient appelés à se prononcer sur le changement de nom de la Macédoine. Plus de 90% des électeurs ayant participé au référendum ont accepté que leur pays devienne la « République de Macédoine du nord », selon les résultats de la commission électorale portant sur près de la moitié des suffrages.

« Je pense que l’immense majorité des citoyens qui ont voté ont choisi la voie européenne », a déclaré le Premier ministre Zoran Zaev, sans explicitement annoncer la victoire du « oui » au cours d’une conférence de presse à 20h00 (18h00 GMT).

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Pourtant la perspective de se réconcilier avec la Grèce et de s’arrimer à l’Union européenne semblait insuffisante dimanche pour mobiliser massivement les Macédoniens. Près des deux tiers des électeurs ne sont pas allés voter, une demi-heure avant la fermeture des bureaux, selon le dernier chiffre fourni par la commission électorale. Or un minimum de 50 % de participation est nécessaire à la validité du scrutin.

Même si ce scrutin n’est que consultatif, une trop faible participation affaiblit le camp du « Oui » et au premier chef le Premier ministre social-démocrate, avant une ratification par le Parlement qui requerra le vote des deux tiers des députés, une majorité dont il ne dispose pas.

Aussi Zoran Zaev n’a pas évoqué dans ses déclarations dimanche soir l’abstention pendant ce référendum consultatif. À l’adresse de l’opposition, qui pourrait attaquer la légitimité du scrutin, le Premier ministre a dit espérer que les députés de droite (VMRO-DPMNE) « respecteront la volonté démocratique des citoyens » en ratifiant au parlement l’accord. Faute de quoi, il a annoncé qu’il organiserait des « élections parlementaires anticipées ».

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