Les partenaires de diplomates étrangers homosexuels qui vivent ou s’installent aux Etats-Unis ne pourront plus bénéficier d’un visa américain, à moins de se marier, un changement de politique justifié mardi par Washington au nom de la « réciprocité ».
Depuis l’ex-secrétaire d’Etat démocrate Hillary Clinton (2009 – 2013), les Etats-Unis accordaient des visas aux partenaires de même sexe des diplomates qu’ils soient mariés ou non. Pour les couples hétérosexuels, la règle était déjà que seul le mariage permettait d’avoir un visa. Désormais, tous les diplomates, quelle que soit leur orientation sexuelle, devront être mariés pour que leur conjoint puisse recevoir un visa, ont expliqué mardi à la presse des responsables de l’administration américaine de Donald Trump. Quelque 105 familles déjà aux Etats-Unis sont concernées, dont 55 travaillent aux Nations unies ou dans d’autres organisations internationales, a précisé un de ces responsables. Ils peuvent se marier pour conserver le visa, y compris aux Etats-Unis où le mariage homosexuel est légal. Une association en pointe pour la défense des droits des homosexuels aux Etats-Unis, Human Rights Campaign, a dénoncé une décision « non nécessaire, mesquine et inacceptable ». « Cela reflète l’hostilité de l’administration Trump-Pence à l’égard de la communauté LGBT », a-t-elle ajouté. Selon un responsable américain, cette décision ne fait qu’instaurer les mêmes conditions que celles que le département d’Etat applique à ses propres diplomates en poste à l’étranger, à la lumière de la décision de 2015 de la Cour suprême américaine légalisant le mariage entre personnes de même sexe aux Etats-Unis. « Cela ne doit pas être perçu comme une attaque, ni comme une punition », a-t-il plaidé. « C’est la reconnaissance du fait que le mariage homosexuel est légal aux Etats-Unis », a-t-il dit à des journalistes. Ce responsable a reconnu que de nombreux couples homosexuels n’étaient pas acceptés comme tels dans leur propre pays, où le mariage ne leur est souvent pas accordé, mais il a expliqué que Washington voulait « assurer un traitement équitable et la réciprocité ». La plupart des diplomates concernés viennent de pays où le mariage entre personnes du même sexe est légal, a en outre assuré un autre responsable, sans toutefois fournir de chiffres. Un porte-parole de l’ONU, Farhan Haq, a expliqué que dix membres de l’organisation à New York étaient concernés par ce revirement américain, et ont obtenu jusqu’à la fin de l’année pour fournir un certificat de mariage. « C’est une politique américaine, et nous devons la respecter comme nous le faisons pour les autres pays où l’ONU a des employés », a-t-il assuré.