Les vraies raisons de la démission de Collomb

Le 3 octobre, Gérard Collomb, l’un des premiers marcheurs, ministre de l’Intérieur a démissionné, contre l’avis d’Emmanuel Macron.

Une décision retentissante qui laisse perplexe. Le Parisien raconte dans son édition du 4 octobre, les 24 heures qui ont précipité le choix de l’homme de 71 ans, de privilégier la mairie de Lyon à la parisienne place Beauvau (siège du ministère de l’Intérieur).

Le diable se cache dans les détails dit l’adage. Dans le cas précis de la démission de Collomb, ce détail n’est pas plus gros qu’une pâquerette. « Il a droit à la retraite (…), qu’il aille s’occuper de ses petits enfants, des pâquerettes, (…) qu’il prenne sa retraite ! » C’est par cette formule balancée au micro de franceinfo, le 1er octobre que Daniel Cohn-Bendit réagit à ce qui n’est encore qu’une probabilité, la démission du ministre de l’intérieur. En réalité, il s’agit de la goutte d’eau qui va faire déborder le vase.

« Comme l’Elysée n’a pas pris sa défense, il a décidé de jeter l’éponge »,décrit une source au quotidien. Piqué au vif, M. Collomb décide de donner une interview au Figaro, sans prévenir ses conseillers, pour annoncer que le président de la République a refusé son départ. Le lendemain, mardi 2 octobre, il réitère son envie de retourner à Lyon. A Beauvau, il annonce son départ à l’ensemble du ministère. « C’était ferme et définitif », confie un participant au Parisien.

« C’est un vieux vicieux »

Dans la Macronie, c’est la panique: « C’est un vieux vicieux et Emmanuel s’est fait avoir comme un bleu ! », glisse un pilier de la majorité au quotidien. « Il rentre de son périple [aux Antilles, ndlr] épuisé et il se prend ça en pleine figure. C’est honteux. » Pis, « Brigitte ne lui adresse plus la parole depuis deux mois ».

L’envie de Gérard Collomb de quitter son poste pour retourner à Lyon date d’un mois, lorsqu’il l’a annoncé dans une interview à L’Express« Il a eu, depuis très longtemps, l’habitude d’être le seul maître à bord, le baron dans son fief. Être en position subalterne vis-à-vis du président et du Premier ministre, il ne le vivait pas bien, tente de décrypter un fidèle macroniste. Il a voulu être maître du jeu, des horloges. » Pour un autre : « Macron n’arrive pas à virer les gens et il n’aime pas agir sous la contrainte. Là, Collomb vient de décider à sa place. »

« On s’appelle toujours Brigitte et Gérard »

De quoi provoquer la rupture entre le quadra et le septuagénaire ?« Avant, ils faisaient les choses en concertation. Mais là, ils ne sont même pas arrivés à mettre au point une présentation qui permette à tout le monde de sauver la face », décrypte un proche de Collomb au Parisien. La seule source de satisfaction dans toute cette histoire ? « On s’appelle toujours Brigitte et Gérard… Et elle m’appelle même, bon… Dans des excès de tendresse ‘Mon gégé' ».