Royal Bank of Scotland a peur de Brexit

Le patron de la Royal Bank of Scotland (RBS) Ross McEwan a alerté sur des risques de récession pour le Royaume-Uni, en cas de Brexit sans accord.

Un Brexit sans accord pourrait entraîner une récession économique au Royaume-Uni en 2019, a prévenu jeudi 4 octobre le directeur général de la banque britannique RBS, Ross McEwan, interrogé par la BBC. « Nous anticipons une croissance entre 1% et 1,5% pour l’année prochaine mais si nous obtenons un mauvais Brexit, alors elle pourrait être à zéro ou négative et cela affectera notre rentabilité et notre cours de Bourse », explique-t-il.

L’une des plus grandes banques du pays s’inquiète

RBS est l’une des plus grandes banques du pays et est encore contrôlée par l’Etat britannique qui détient une majorité du capital après l’avoir sauvée de la faillite lors de la crise financière de 2008. Compte tenu des incertitudes sur les contours du Brexit, M. McEwan ajoute que sa banque est désormais plus prudente dans les prêts qu’elle accorde dans certains secteurs de l’économie, comme le commerce et la construction.

Il explique en outre que de grandes entreprises repoussent leurs investissements, en attendant de connaître l’issue des difficiles négociations sur la sortie de l’UE, effective fin mars 2019. « De grandes entreprises sont en attente. Elles disent: +dans six mois je regarderai à nouveau le Royaume-Uni et je pourrai revenir, mais si c’est vraiment mauvais j’irai investir ailleurs+. C’est la réalité d’aujourd’hui », prévient-t-il.

Perte du passeport financier européen

Le patron de RBS n’en est pas à son premier avertissement sur le Brexit, après avoir indiqué début septembre que sa banque se préparait « au pire », ce qui l’a conduit à choisir en 2017 Amsterdam comme base européenne afin de continuer à servir ses clients dans l’UE. La sortie du marché unique défendue par le gouvernement britannique implique pour les banques établies au Royaume-Uni la perte du passeport financier européen qui leur permet jusqu’à présent, quelle que soit leur localisation, de proposer leurs services à travers le continent.

Les conséquences néfastes pour l’économie britannique d’un Brexit sans accord ont été pointées par de nombreuses institutions économiques, comme le Fonds monétaire international (FMI) ou la Banque d’Angleterre. Un panel d’économistes indépendants sondés par le Trésor anticipe quant à lui une croissance au ralenti à 1,3 % en 2018, avant une légère reprise à 1,5 % en 2019, même si ces prévisions sont encore incertaines et dépendent de l’issue des discussions entre Londres et Bruxelles.

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