Présidentielle camerounaise : les militaires mobilisés

Dans cette présidentielle camerounaise, quelque 6,5 millions d’électeurs – sur 25 millions d’habitants – ont été appelés à voter jusqu’à 18 heures (17 heures GMT) et ont eu à choisir entre huit candidats.

Les résultats définitifs ne devraient pas être publiés avant au moins une semaine. Parmi les candidats en lice, le président Biya bien sûr, qui, invisible physiquement durant la campagne hormis un meeting dans l’Extrême-Nord, a néanmoins été omniprésent dans les débats et sur les affiches collées par milliers partout dans le pays. Pour rappel, juste avant le vote et pour la première fois depuis la présidentielle de 1992, deux opposants de poids se sont entendus pour s’allier contre lui. Akere Muna, ancien bâtonnier du Cameroun, s’est en effet désisté en faveur de Maurice Kamto, autre candidat de l’opposition, ancien ministre délégué à la Justice (2004-2011) et transfuge du parti au pouvoir. Cela dit, Elecam, l’organe qui supervise l’élection, a cependant refusé que les bulletins qui portaient le nom de M. Muna soient retirés, estimant que le retrait vendredi de sa candidature avait été trop tardif et n’était pas prévu par la loi. Parallèlement, deux autres candidats ont semblé sortir du lot et peuvent espérer un score significatif : Joshua Osih, candidat du Social Democratic Front (SDF, principal parti d’opposition), malgré une campagne timorée, et Cabral Libii, benjamin de l’élection de 38 ans, qui a fortement mobilisé dans ses meetings. M. Osih a voté à Douala, la capitale économique, où aucun incident majeur n’était signalé en début d’après-midi, pas plus qu’à Yaoundé. Tout cela s’est déroulé dans une atmosphère lourde dans les régions anglophones et dans l’Extrême-Nord.