Un tribunal turc a libéré Andrew Craig Brunson, le pasteur américain, jugé pour espionnage et liens avec les organisations terroristes FETO et PKK.
La 2ème Cour criminelle d’Izmir (Ouest de la Turquie) a prononcé son verdict au terme de l’audience, vendredi.
Ainsi, la cour a condamné Brunson à 3 ans, 1 mois et 15 jours d’emprisonnement, levant également l’assignation à résidence et l’interdiction de sortie du territoire.
Venu en Turquie en 1993, il a été interpellé le 9 décembre 2016 et poursuivi par la justice turque pour des liens présumés avec FETO et le PKK, et pour « espionnage » en faveur de ces groupes terroristes.
Le parquet d’Izmir avait requis une peine de prison pouvant aller jusqu’à 35 ans. L’accusé est comparu devant le tribunal pour la première fois le 16 avril 2018.
Selon l’acte d’accusation préparé par le Procureur de la République d’Izmir, Berkant Karakaya, Brunson est soupçonné d’avoir commis des crimes pour le compte des organisations terroristes PKK et FETO, et d’avoir, en général, agi en collaboration avec elles tout en connaissant parfaitement leurs objectifs.
Brunson est également accusé d’avoir rencontré à plusieurs reprises des « hauts cadres » de FETO, notamment dans la région égéenne avec les fugitifs Bekir Baz et Murat Safa, mais aussi d’avoir défini des stratégies d’action avec le représentant d’Amnesty International en Turquie, Taner Kilic, poursuivi et détenu pour « adhésion à une organisation terroriste armée ».
L’acte d’accusation comprend également des messages envoyés à un militaire américain par Brunson le soir du 15 juillet 2016, exprimant sa tristesse face à l’échec de la tentative de coup d’État.
« Nous attendions certains évènements qui allaient déstabiliser la Turquie. Les conditions nécessaires pour retourner à Jésus étaient réunies. La tentative de coup d’état était un choc. Comme dans le passé, de nombreux Turcs ont fait confiance à l’armée mais cette fois-ci c’était bien trop tard. C’est une nouvelle turbulence après la tentative de coup. Je pense que les choses vont s’empirer. Au final, nous allons gagner ». Ce message de Brunson a été inséré aux accusations.
L’enquête a également établi que, grâce à l’analyse des signaux envoyés, les GSM du pasteur Brunson et du fugitif de FETO, Bekir Baz, étaient très proches l’un de l’autre à 293 reprises.