Le Patriarcat de Moscou a indiqué quelle serait la réponse du Saint-Synode russe à la reconnaissance par le Patriarcat œcuménique de Constantinople de l’Église ukrainienne indépendante.
Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe donnera une réponse ferme aux récentes décisions du Patriarcat œcuménique de Constantinople sur l’Ukraine lors de sa prochaine réunion à Minsk le 15 octobre, a déclaré samedi le porte-parole du Patriarche Cyrille de Moscou et de Toutes les Russies, Alexandre Volkov.
«La réponse du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe sera appropriée et dure», a indiqué le porte-parole.
Le Patriarcat œcuménique de Constantinople a récemment décidé d’octroyer le statut d’Église autocéphale (indépendante) à l’Église ukrainienne et de rétablir sa représentation à Kiev. Il a en outre levé l’anathème prononcé contre les chefs de deux Églises non canoniques ukrainiennes, Philarète Denissenko, patriarche autoproclamé de Kiev anathématisé par l’Église orthodoxe russe en 1997, et Makari Maletitch, chef de l’«Église orthodoxe autocéphale ukrainienne».
Le Patriarcat de Constantinople a de fait souhaité étendre sa juridiction ecclésiastique sur l’Ukraine, annulant le décret historique de 1686 qui permettait au Patriarche de Moscou de nommer le métropolite de Kiev.
D’après l’Église orthodoxe russe, ces décisions légitiment un schisme et risquent de porter un préjudice catastrophique aux croyants en Ukraine et dans le monde orthodoxe. Selon le porte-parole du Patriarche de Moscou Cyrille, les liens entre Constantinople et les schismatiques ukrainiens détruisent l’orthodoxie canonique et la levée de l’anathème prononcé contre Philarète est absurde.
Actuellement, en Ukraine, on trouve l’Église orthodoxe ukrainienne canonique, ainsi que des structures ecclésiastiques qui ne sont pas reconnues par l’orthodoxie mondiale : le «Patriarcat de Kiev» et l’«Église orthodoxe autocéphale ukrainienne». Le Président ukrainien Piotr Porochenko cherche à obtenir la reconnaissance des structures religieuses non canoniques et à créer une Église autocéphale dans le pays bien qu’il ait promis de ne pas s’ingérer dans les affaires de l’Église.