Dans l’estuaire de l’Humber, porte d’entrée de nombreuses marchandises dans le nord-est de l’Angleterre, les dockers se mettent à rêver d’un nouvel âge d’or industriel, en misant sur le surplus de trafic que pourrait apporter le Brexit.
« D’ici deux ans, je pense que nous échangerons avec beaucoup de pays étrangers » hors de l’UE, juge Willie Weir, qui tient un hôtel à Immingham, non loin du fleuve, après avoir travaillé des années sur les docks.
Son optimisme est lié à la stratégie menée par la compagnie Associated British Ports (ABP). Elle a investi 50 millions de livres (57 millions d’euros) depuis 2017 pour étendre les terminaux de containers à Immingham et dans les trois autres ports qu’elle gère dans l’estuaire, espérant ainsi attirer les entreprises.
Les dirigeants d’ABP font le pari que la sortie du Royaume-Uni de l’UE, en mars 2019, va affecter les ports du sud-est du pays, comme Douvres, à cause de probables nouveaux contrôles douaniers et sanitaires, et va pousser les transporteurs à trouver des alternatives.
Ils estiment que les ports de l’Humber sont plus à même de répondre au défi : grâce aux terrains disponibles dans la plaine, ils sont en mesure de proposer de nouvelles installations pour les douanes et des zones de stationnement pour les camions, quand les capacités d’expansion de leurs concurrents, installés sur des falaises, sont beaucoup plus limitées.
« Il existe assurément des opportunités pour les ports sur l’Humber », affirme Dafydd Williams, l’un des porte-paroles d’ABP.
La stratégie a déjà porté ses fruits de l’autre côté de la rive : à Hull, ces investissements dans des infrastructures ont permis de développer des liaisons supplémentaires avec l’Europe.
Avec un quai réaménagé, de nouvelles grues de chargement et de nouveaux remorqueurs, ABP espère obtenir le même résultat à Immingham, le plus grand port du Royaume-Uni en termes de tonnage.