Pas de remaniement en France, une dizaines de jours après le départ de Collomb

Près de deux semaines après la démission du ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, le remaniement du gouvernement n’aura pas lieu lundi, a annoncé l’Élysée.

Le remaniement du gouvernement est toujours attendu, près de deux semaines après la démission de Gérard Collomb. Malgré des tractations ce week-end, l’annonce n’aura pas lieu lundi 15 octobre, a annoncé à l’AFP l’Élysée. Cette dernière souhaite donner la priorité au secours des victimes des inondations dans l’Aude, qui ont fait au moins 13 morts.

Édouard Philippe continue donc d’assurer l’intérim de Gérard Collomb au ministère de l’Intérieur. Il était à Nantes lundi matin dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, puis, après un bref passage à Paris à la mi-journée pour son déjeuner hebdomadaire avec Emmanuel Macron, le Premier ministre – ministre de l’Intérieur était attendu dans l’après-midi dans l’Aude.

« Faire les choses dans le calme »

Pourquoi autant de temps pour ce remaniement ? Comme l’a déclaré Emmanuel Macron dans un entretien à France 24, vendredi, à l’issue du sommet de la Francophonie, il veut « faire les choses dans le calme ». « Quand on veut agir avec les gens, on prend le temps de les connaître, de s’assurer qu’on pense les mêmes choses et de bien vérifier tous les éléments », a expliqué le chef de l’État. « Il faut faire les choses avec calme, avec méthode, au bon rythme. Le gouvernement est au travail. Aucun poste n’est vacant. Les choses avancent ».
Comme le précise, le journal Le Monde, « le président a beaucoup consulté samedi et dimanche ». « Il s’est entretenu avec Édouard Philippe, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, et Christophe Castaner, le délégué général de La République en Marche. Il a également ‘beaucoup’ parlé avec François Bayrou, confie-t-on dans son entourage, et discuté avec le centriste Jean-Louis Borloo, ainsi qu’avec certains élus locaux », ajoute le quotidien.

Un duo Castaner-Péchenard ?

Pour remplacer Gérard Collomb, qui a quitté la place Beauvau le 2 octobre, le nom de Christophe Castaner, délégué général de LREM, est celui qui revient avec le plus d’insistance. L’option consistant à associer à son profil très politique une personnalité extérieure a conduit différentes sources à citer l’hypothèse d’un duo avec l’ancien patron de la police nationale Frédéric Péchenard, un proche de Nicolas Sarkozy.

Parmi les sortants possibles figurent Françoise Nyssen (Culture), Jacques Mézard (Cohésion des territoires) ou Stéphane Travert (Agriculture). Ce dernier, selon son entourage, pourrait prendre des responsabilités à LREM en cas d’entrée de Christophe Castaner place Beauvau. Les centristes du MoDem pourraient récupérer un ou deux portefeuilles, comme Marc Fesneau, leur chef de file à l’Assemblée, alors que les noms des ex-socialistes Juliette Méadel et Didier Guillaume sont également cités.

L’opposition n’a eu de cesse ces derniers jours de pointer le « conflit » qui opposerait Emmanuel Macron et Edouard Philippe sur l’architecture du prochain gouvernement, censée obéir à de savants équilibres portant sur la sensibilité politique (gauche/droite/centre), la parité hommes/femmes et le parcours (professionnels de la politique ou issus de la société civile). L’exécutif, sans nier des « discussions », a balayé ces rumeurs de désaccord.

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