La cheffe du Fonds Monétaire International, Christine Lagarde a annulé un déplacement prévu en Arabie Saoudite dans le cadre d’une conférence internationale sur l’investissement, à la suite d’inquiétudes grandissantes concernant le sort du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi.
Dans un communiqué écrit publié, mercredi, la porte-parole de l’institution a annoncé le report de ce déplacement, sans autre forme d’explication.
À la suite d’inquiétudes grandissantes concernant le sort du chroniqueur saoudien de Washington Post, Jamal Khashoggi, disparu depuis qu’il s’est rendu au consulat saoudien à Istanbul, de plus en plus de personnalités, dirigeants, entreprises et journalistes ont annulé leurs présences à la conférence intitulée « Future Investment Initiative » (FII), qui aura lieur du 23 au 25 octobre en Arabie saoudite, sous le patronage du prince héritier, Mohammad Bin Salman.
De nombreux médias, dont le Financial Times, The New York Times, The Economist, CNN, CNBC et Bloomberg, ont fait savoir qu’ils ne voulaient plus que leurs noms soient associés à l’événement qualifié de « Davos du désert ».
Par ailleurs, Zanny Minton Beddoes, rédactrice en chef de The Economist et Patrick Soon-Shiong, propriétaire du Los Angeles Times, font parti des représentants de monde des médias a avoir refusé de participer à cette conférence mise en place, l’année précédente, par le prince héritier saoudien, Mohammad Bin Salman, afin d’y exposer sa vision de son pays à échéance 2030.
Jamie Dimon, président-directeur général de JPMorgan Chase, Larry Fink, président-directeur général de BlackRock, Stephen Schwarzman, président-directeur général de Blackstone, Diane Greene, membre du conseil d’administration de Google et David Schwimmer, le directeur général du London Stock Exchange, ont annoncé, en début de semaine, qu’ils ne se rendront pas non plus à la conférence.
Déjà la semaine dernière, Jim Yong Kim, président du Groupe de la Banque mondiale, Dara Khosrowshahi, directeur général d’Uber, Bill Ford, président du Conseil d’Administration de Ford, Steve Case, le fondateur d’AOL, Bob Bakish, directeur général de Viacom et Kai-Fu Lee, ancien dirigeant de Google, en avaient fait de même.
Ces défections en cascade interviennent alors que les inquiétudes vont grandissantes quant à la fin tragique de Khashoggi, disparu après être entré dans le consulat de son pays à Istanbul, le 2 octobre.
La fiancée de Khashoggi, Hatice Cengiz a déclaré aux journalistes qu’elle l’avait accompagné au bâtiment du consulat et qu’il n’en est pas sorti, après y être entré.
Le consulat saoudien a démenti les déclarations de Cengiz, assurant que Khashoggi a quitté le bâtiment.
Le ministère turc des Affaires étrangères avait convoqué l’ambassadeur de Riyadh à Ankara, le lendemain de la disparition de Khashoggi, puis une deuxième fois, quelques jours plus tard.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan a également demandé aux responsables du consulat saoudien de prouver le départ de Khashoggi en présentant des enregistrements vidéo.
Le procureur d’Istanbul a annoncé l’ouverture d’une enquête sur la disparition de Khashoggi.
Une équipe turco-saoudienne d’enquêteurs a inspecté le consulat saoudien à Istanbul, lundi. Des fouilles seront effectuées dans la résidence du consul d’Arabie saoudite à Istanbul, selon des sources diplomatiques turques.