Manuel Valls est le plus mal placé pour remporter la mairie de Barcelone, d’après un sondage publié par un journal espagnol ce jeudi. Il est pourtant connu par une large majorité des personnes interrogées.
L’ancien premier ministre avait fait ses adieux à la vie politique française fin septembre sur le plateau du 20h de France 2, peu de temps après avoir officialisé sa candidature à la mairie de Barcelone, démissionnant par la même occasion de son poste de député de l’Essonne. «Pour moi il n’y a pas de rupture, Barcelone c’est le même chemin, c’est défendre les mêmes valeurs» avait-il alors déclaré. Élevé par un père catalan et une mère italo-suisse à Paris, il est naturalisé français à 20 ans.
«Je veux être le prochain maire de Barcelone» a déclaré Manuel Valls, le mardi 25 septembre à l’auditorium du Centre de culture contemporaine de Barcelone. Il serait pourtant le moins apprécié de tous les candidats pour l’élection qui se jouera le 26 mai 2019, d’après un sondage publié ce jeudi par El Periodico , un journal espagnol.
L’enquête a été réalisée entre le 2 et le 4 octobre auprès de 802 personnes. Des notes ont été données aux candidats et Manuel Valls obtient seulement 3 sur 10, loin derrière la maire de gauche sortante, Ada Colau (4.8/10) et le favori, Ernest Maragall, candidat du parti indépendantiste de gauche ERC (5,5/10). Et ce n’est pas parce qu’il n’est pas connu des électeurs. Au contraire, l’ancien Premier ministre français est parfaitement identifié par 82.3 % des sondés.
L’idée de briguer la mairie de la capitale catalane lui est suggérée par des membres de la plate-forme unioniste Société civile catalane, en décembre 2017. Cela faisait presque un an qu’il entretenait le suspens, se laissant courtiser par la parti anti-indépendantiste Ciudadanos qui voulait en faire son candidat. Manuel Valls a finalement préféré constituer une «plate-forme citoyenne» plus large, même s’il peut compter sur le soutien du parti unioniste libéral.
Sa candidature est loin de faire l’unanimité, ses adversaires critiquant son opportunisme. La presse espagnole n’est pas tendre non plus : le 21 septembre dernier, le politologue Josep Ramoneda le surnomme le «jouet cassé de la politique française», dans El País .
La bataille s’annonce donc compliquée pour Manuel Valls. Ce dernier doit arriver premier lors d’un scrutin proportionnel à un tour s’il veut l’emporter, sinon c’est la liste en tête qui emporte le siège de maire. Or, d’après l’enquête réalisée par El Periodico c’est l’ERC qui fait la course en tête pour le moment. Le parti indépendantiste remporterait 10 à 11 conseillers contre sept pour Ciudadanos, qui arriverait en troisième position.
L’ERC peut compter sur la relative popularité de son leader, Ernest Maragall, le frère du charismatique Pascual Maragall, maire de Barcelone entre 1982 et 1997, en poste pendant les Jeux olympiques d’été de Barcelone en 1992. Ce sérieux concurrent de Manuel Valls a déjà lancé une offensive à l’encontre du français, jugeant qu’il est «le candidat des riches».