Christian Sewing, Président-directeur général de la Deutsche Bank, la plus grande banque d’Allemagne, n’assistera pas à la conférence « Future Investment Initiative » (FII) en Arabie saoudite sur fond de la disparition du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi.
Une source bien informée anonyme a déclaré au quotidien américain « New York Times » que « Sewing fait partie des figures qui se sont, récemment, retirées de la conférence FII, surnommée « le Davos du désert » ».
La Deutsche Bank s’est, de son côté, abstenue de commenter le retrait de son Président-directeur général.
Sur fond de la disparition du journaliste saoudien, plusieurs personnalités du monde des affaires, ainsi que des responsables politiques internationaux de premier plan ont précédemment annoncé leur retrait de l’événement prévu le 23 octobre courant à Riyad, sous les auspices du prince héritier, Mohammed ben Salmane.
Vendredi, la liste des annulations s’est encore allongée, avec celles de Dirk Hoke, patron d’Airbus Defence&Space, de Christian Sewing (Deutsche Bank) et d’Ulrich Spiesshofer, dirigeant du groupe suisse ABB.
Le Secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, le ministre britannique du Commerce, Liam Fox, le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, la directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), Christine Lagarde, le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, ont également annoncé le retrait.
Khashoggi a été vu pour la dernière fois le 2 octobre. Il était entré au consulat saoudien à Istanbul et n’a jamais été vu sortir. Depuis, la probabilité de son meurtre à l’intérieur du consulat est de plus en plus renforcée, notamment par l’incapacité des autorités saoudiennes de prouver son départ.
Lundi, des responsables turcs et saoudiens sont arrivés au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul après l’ouverture d’une enquête conjointe sur le sort du journaliste disparu.
Les autorités saoudiennes doivent encore expliquer clairement ce qui est arrivé à Khashoggi. Riyad fait face à une réprobation internationale et plusieurs pays – notamment la Turquie, les États-Unis et le Royaume-Uni – insistent pour que le mystère soit élucidé le plus tôt possible.