L’Arabie saoudite a reconnu ce 20 octobre, 17 jours après sa disparition, que le journaliste critique du royaume, Jamal Khashoggi, avait été tué à l’intérieur du consulat d’Istanbul.
Par contre, de nouveaux éléments de défense contredisent sur certains points la première version contestée, fournie par Riyad. Selon un haut responsable du gouvernement saoudien cité par l’agence, Jamal Khashoggi serait décédé des suites d’«erreurs» commises par l’équipe chargée de «négocier» le retour du journaliste en Arabie saoudite. Cette même source a également assuré qu’il aurait malencontreusement été tué par un «étouffement» censé l’empêcher d’élever la voix au cours de son entrevue.
Cette «négociation» aurait eu pour base la volonté saoudienne de superviser «le retour des opposants» à Riyad, dans le but que ces derniers ne soient pas recrutés par des ennemis du royaume.
Toujours d’après le même haut responsable, les membres de l’équipe de négociation, au nombre de 15, auraient «outrepassé leurs pouvoirs», fait usage de violence et «enfreint les ordres». «Ils ont paniqué après sa mort, ce qui les a amenés à dissimuler l’incident», a-t-il encore estimé. Selon la source, un «faux» rapport de l’incident aurait ensuite été communiqué par cette équipe aux autorités saoudiennes, amenant ces dernières à procéder, plus de deux semaines après les faits, à l’arrestation de 18 suspects (dont les 15 membres de l’équipe de négociation). Dans le document, il aurait été affirmé que Jamal Khashoggi était sorti vivant du consulat.
Le journaliste serait donc mort étouffé alors qu’une ou plusieurs personnes lui couvraient la bouche, selon le témoignage du haut responsable saoudien. Pour maquilleur leur méfait, les individus impliqués auraient enroulé l’opposant dans un tapis, l’auraient transporté dans un véhicule consulaire puis l’auraient remis à un collaborateur local afin qu’il s’en débarrasse.
Un des membres de l’équipe, expert en médecine légale, aurait nettoyé les traces du meurtre laissées dans le consulat. Un autre serait sorti par une porte dérobée, habillé des vêtements, lunettes et montre de marque Apple de Jamal Khashoggi, afin de faire croire qu’il était sorti du bâtiment diplomatique.
Le reste des participants de l’affaires, ayant le désir de cacher les traces du meurtre, ont enveloppé le corps du journaliste étouffé et l’ont transféré à un « collaborateur local » pour qu’il s’en débarasse définitivement.