Pour ne pas froisser l’Allemagne, Macron ne va pas organiser de défilé militaire pour l’armistice du 11 novembre

Emmanuel Macron a décidé de ne pas faire parader l’armée pour commémorer la victoire française lors de la Première guerre mondiale. L’Elysée craint « une expression trop militaire » qui se déroulerait sous les yeux d’Angela Merkel.

La Première Guerre mondiale de 1914 – 1918, dont nous commémorons cette année le centenaire, a-t-elle été un effroyable massacre ou une victoire de la France et de ses alliés ? Les deux, sans doute, mais Emmanuel Macron semble bien décidé à insister sur la première option.

C’est ce que révèle Jean-Dominique Merchet, chroniqueur pour L’Opinion, dans son blog « Secret défense », qui rassemble des billets consacrés à la thématique militaire. Le journaliste indique que ce jeudi 18 octobre, le président a abordé le programme de « l’itinérance mémorielle et territoriale » qu’il compte effectuer pour célébrer l’armistice de 1918, le 11 novembre. Décision aurait été prise de ne pas fêter le succès de la France sur l’Allemagne, son ennemie de l’époque. « Le sens de cette commémoration, ce n’est pas de célébrer la victoire de 1918. Il n’y aura pas de défilé ou de parade militaires », glisse une source élyséenne à L’Opinion. Ceci alors que l’état-major souhaitait rendre un hommage officiel aux maréchaux français – ce qui aurait par ailleurs posé la question d’une célébration embarrassante du maréchal Pétain. Emmanuel Macron a écarté cette option.

Pourquoi une telle retenue sur les célébrations ? Le président, qui « regarde l’histoire en face » d’après ses conseillers, souhaiterait d’abord que l’on retienne que la Grande Guerre fut « une grande hécatombe » lors de laquelle « les combattants, qui seront au cœur des commémorations, étaient pour l’essentiel des civils que l’on avait armés ». Difficile de nier cet aspect : la guerre de 14-18 a fait 9,5 millions de morts, dont près d’un million et demi de Français, et décimé des générations entières, les survivants revenant pour leur part traumatisés des combats. Dans l’esprit d’Emmanuel Macron, il semble que le regret doive aller jusqu’à effacer tout hommage à la douloureuse victoire française. « Pour les militaires, cela peut sembler un peu étrange », admet-on à l’Elysée.