Emmanuel Macron a critiqué implicitement son alliée européenne Angela Merkel, dénoncant la « pure démagogie » des pays qui, comme l’Allemagne, veulent cesser d’exporter des d’armes vers l’Arabie saoudite en raison du scandale Khashoggi.
« C’est pure démagogie que de dire d’arrêter les ventes d’armes » à Ryad suite à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul début octobre.
Les ventes d’armes n’ont « rien à voir avec M. Khashoggi, il ne faut pas tout confondre », a-t-il lancé au cours d’une conférence de presse à Bratislava, dans une rare expression publique de désaccord avec sa principale partenaire en Europe.
« Je suis très admiratif envers ceux qui, avant de savoir, disent ‘on ne vendra plus d’armes’ ! Ils en vendent déjà parfois plus que la France à travers les joint ventures (coentreprises) qu’ils ont ! » a dit le président français, en réponse à la question d’une journaliste sur les appels de l’Allemagne et de l’Autriche à cesser les ventes d’armes à Ryad.
Depuis le début de l’année, l’Allemagne avait autorisé 416 millions d’euros d’exportation d’armes à l’Arabie saoudite. La France a livré l’an dernier 1,4 milliard d’euros d’armements à Riyad.
Angela Merkel est revenue depuis Prague sur la proposition allemande faite en début de semaine de ne plus livrer d’armes à Ryad. « Nous avons dit qu’il faut éclaircir ce qui constituait les dessous de ce crime horrible et jusque-là, nous n’allons pas fournir d’armes à l’Arabie saoudite », a-t-elle expliqué. « Nous allons naturellement parler au sein de l’UE pour savoir comment nous voyons nos démarches ultérieures », a précisé Mme Merkel.