Le président français a déploré vendredi la décision de la Belgique d’acheter des avions de combat américains plutôt qu’européens, ce qui « stratégiquement va a contrario des intérêts » du Vieux Continent, des critiques balayées par Bruxelles.
Le gouvernement belge a officialisé jeudi son choix du multirôle F-35 américain pour remplacer ses chasseurs F-16, au détriment notamment du Rafale français qui n’avait pas respecté la procédure belge. « Je regrette le choix fait. Il n’y avait pas que l’offre du Rafale, il y avait aussi l’Eurofighter, une vraie offre européenne. La décision est liée à une procédure belge, à des contraintes politiques du pays, mais stratégiquement va a contrario des intérêts européens », a déclaré Emmanuel Macron à Bratislava.
Même son de cloche au cabinet de la ministre française des Armées Florence Parly : « On déplore qu’un choix européen n’ait pas été retenu au moment où on doit avancer plus que jamais dans la construction de l’Europe de la défense. » À Bruxelles, ces critiques sont perçues comme nulles et non avenues, le F-35 présentant « le meilleur rapport qualité/prix » et les Français n’ayant pas respecté la procédure de l’appel d’offres, selon le Premier ministre Charles Michel.
« Il n’y a pas eu d’offre française, il y a eu une proposition qui ne correspondait pas aux critères de la procédure », a affirmé Charles Michel, reprochant aussi au gouvernement français de ne pas avoir spécifié le prix de l’avion proposé. « Quand j’achète une voiture, avant qu’il y ait le bon de commande, je veux savoir quel est le prix. Ici, nous ne le savons pas », a-t-il ajouté vendredi matin, avant les critiques de M. Macron. « La décision belge n’est pas extravagante, n’est pas extraordinaire (…) puisque d’autres pays européens ont également choisi cet appareil », selon lui. Les voisins néerlandais de la Belgique ont notamment opté pour le F-35 alors que les deux pays entretiennent des liens militaires étroits.