« Je n’y crois pas, c’était lui ». Il est 10 heures ce dimanche matin au bord de la plage de Barra da Tijuca, à Rio, et deux retraitées pleurent à chaudes larmes. Elles viennent d’apercevoir Jair Bolsonaro.
Le candidat d’extrême droite à la présidentielle brésilienne est le grand favori du second tour face à Fernando Haddad, le candidat du Parti des travailleurs (PT) de l’ex-président Lula. Samedi soir, les derniers sondages le créditaient encore d’une avance de dix points sur son adversaire (55 % contre 45 % pour l’institut Datafolha).
Jair Bolsonaro rentre chez lui dans un imposant convoi de voitures de la police fédérale après avoir voté. Après un temps d’hésitation, il finit par sortir quelques secondes de sa voiture blindée pour saluer la foule qui commençait à s’amasser devant l’entrée de la rue privée dans laquelle se trouve sa résidence. L’accueil est digne de celui d’une rock star, ça chante, ça crie « Mito » – « Mythe », le surnom donné par ses partisans -, ça klaxonne, le tout dans une ambiance de stade de football.
Roberto et son fils Henrique, 9 ans, tous deux vêtus du maillot du Brésil sont enthousiastes. Le premier filme le second : « Vas-y, dis « Bonjour Bolsonaro », crie « Bolsonaro » ! » Le garçonnet s’exécute en souriant. « Je suis venu lui apprendre ce qu’est un acte de citoyenneté », explique fièrement Roberto, qui se revendique « patriote » : « Je ne suis pas Bolsonaro, je suis Brésil. »