Le parti de centre droit d’Angela Merkel et son partenaire social-démocrate de coalition à Berlin ont subi de sévères pertes lors d’élections régionales clés ce dimanche en Allemagne, rendant un peu plus incertaine la survie de son gouvernement.
Selon les sondages effectués à la sortie des bureaux de vote par les chaînes de télévision publique ARD et ZDF, l’Union démocrate-chrétienne (CDU) de la chancelière arrive certes en tête du scrutin de l’Etat-région de Hesse avec entre 27 et 28 % des voix, mais ce score représente une baisse d’une dizaine de points par rapport aux précédentes élections de 2013. Le parti social-démocrate (SPD) ressort tout aussi éreinté au vu des sondages avec 20 %, contre 30,7 % il y a 5 ans en Hesse.
Dans le même temps, le parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne a triplé son score en Hesse avec autour de 12 % et va entrer dans le dernier parlement régional allemand où il n’était pas encore représenté. Quant aux Verts, avec une tête de liste d’origine arabe, ils doublent leur score de 2013 à 20 % et semblent bien partis pour rester dans le gouvernement local en association avec les conservateurs.
Cette double sanction pour les partis de pouvoir au plan fédéral à Berlin, associés au sein d’une « grande coalition » difficilement mise sur pied en mars, est une mauvaise nouvelle pour Angela Merkel à un moment elle est déjà politiquement affaiblie. Il s’agit du deuxième scrutin régional décevant pour le camp conservateur allemand, après une élection en Bavière il y a deux semaines qui l’a vu perdre la majorité absolue qu’il y détenait depuis des décennies.
Cette situation risque d’attiser le débat au sein du parti CDU sur l’avenir d’Angela Merkel, qui semble usée par 13 ans de pouvoir. Sa popularité n’a cessé de refluer depuis sa décision d’ouvrir les frontières du pays à plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015 et 2016, tandis que l’extrême droite enchaîne les succès en profitant des craintes que suscitent les migrants dans l’opinion.