Une femme de 97 ans, un couple d’octogénaires, deux frères…Les Américains ont découvert dimanche l’identité des onze fidèles abattus la veille dans une synagogue de Pittsburgh, lors de la pire attaque antisémite jamais perpétrée aux Etats-Unis.
Trois femmes et huit hommes, quasiment tous âgés de plus de 60 ans, ont succombé sous les balles de Robert Bowers, un homme blanc de 46 ans, qui a, selon son acte d’accusation, expliqué après son arrestation : « Je voulais juste tuer des juifs ».
Drapeaux en berne, veillés d’hommage à Pittsburgh et ailleurs, cérémonies oecuméniques: la communauté juive des Etats-Unis, la plus importante en dehors d’Israël, a reçu le soutien de tout le pays, mais aussi du pape, de Berlin ou Paris.
Armé de trois pistolets Glock et d’un fusil d?assaut semi-automatique AR-15, Robert Bowers a semé la mort samedi dans la synagogue « Tree of Life », en plein coeur du quartier juif de Pittsburgh, qui abritait plusieurs offices religieux en ce jour de chabbat, le repos hebdomadaire juif.
Le médecin légiste Karl Williams a révélé dimanche l’identité des victimes après avoir effectué des vérifications avec leurs proches. « Il n’y a pas de mots pour exprimer la sympathie » dont ces familles ont besoin, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
David et Cecil Rosenthal, des frères âgés de 54 et 59 ans, qui vivaient ensemble dans un centre pour adultes ayant des déficiences intellectuelles, sont tombés sous les balles de Robert Bowers. « Ils aimaient la vie, ils aimaient leur communauté, ils n’auraient jamais manqué l’office du samedi », a déclaré dans un communiqué l’organisation Achieva qui gère leur foyer.
Les neuf autres victimes avaient plus de 65 ans, la plus âgée Rose Mallinger, une résidente du quartier, avait même 97 ans.
Melvin Wax, 88 ans, aimait « raconter des blagues et aller à la synagogue », a confié un ami de sa famille au journal Pittsburgh Post-Gazette. « C’était sa routine, comme prendre son petit-déjeuner pour d’autres… »
Le médecin légiste, qui procède à des autopsies dans le respect « des lois civiles et religieuses », espèrent pouvoir rendre les premiers corps à leurs familles dans la journée.
Preuve de l’ampleur du drame: il faudra en revanche une semaine pour examiner et nettoyer la scène du crime.