Les sociaux-démocrates allemans menacent de quitter le gouvernement

Le Parti social-démocrate allemand a menacé dimanche soir de quitter le fragile gouvernement de coalition d’Angela Merkel faute d’obtenir des garanties rapides de la chancelière, à la suite d’une lourde défaite lors d’une élection régionale.

« L’état dans lequel se trouve le gouvernement est inacceptable », a déclaré la présidente du parti SPD, Andrea Nahles, en référence aux querelles continuelles qui minent la coalition allant de la droite dure aux sociaux-démocrates, notamment sur les questions de politique migratoire.

A ses yeux, cette situation de conflit permanent à Berlin a « très largement contribué » au pertes essuyées dimanche par le SPD dans l’élection régionale de Hesse, avec un score de moins de 20 % et un repli de plus de 10 points par rapport au précédent scrutin.

En conséquence elle a « exigé » qu’une « feuille de route » précise soit établie fixant les mesures à prendre par le gouvernement pour améliorer le quotidien de la population d’ici au mois de septembre 2019.

A cette date, les sociaux-démocrates ont de toute façon prévu de faire un bilan à mi-parcours de la coalition.

« Nous évaluerons en fonction de la mise en application de cette feuille de route d’ici au bilan de mi-parcours si nous avons encore notre place dans ce gouvernement », a-t-elle ajouté.

Le SPD menace ainsi de claquer la porte s’il n’obtient pas ce qu’il veut dans les mois à venir et place de facto la coalition d’Angela Merkel en sursis.

Dans le même temps, la marge de manoeuvre du SPD est restreinte. Un départ du gouvernement provoquerait des élections anticipées qui, au vu des sondages nationaux, seraient très douloureuses pour de parti. Il n’est crédité au plan national que de 15 % des voix actuellement, derrière l’extrême droite de l’Alternative pour l’Allemagne à environ 16 %.

Déjà difficilement mise en place en mars, la coalition gouvernementale d’Angela Merkel a traversé de multiples crises ces derniers mois, principalement en raison d’une rébellion de sa composante la plus à droite, le parti bavarois CSU du ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer.

Ce dernier tente d’imposer à la chancelière un tour de vis en matière d’immigration à la suite de l’arrivée de plus d’un million de demandeurs d’asile en 2015 et 2016 et face à la poussée de l’extrême droite allemande.