Syrie: les Turcs bombardent des Kurdes

L’armée turque a bombardé ce dimanche des positions dans le nord de la Syrie d’une milice kurde soutenue par les Etats-Unis, mais considérée comme « terroriste » par Ankara.

Au lendemain d’un sommet Turquie-Russie-France-Allemagne sur la Syrie à Istanbul, l’artillerie turque a pilonné des positions des Unités de protection du peuple (YPG) situées sur la rive est de l’Euphrate, à l’ouest de Kobané (Aïn al-Arab, en arabe), a indiqué Anadolu. Ce bombardement survient alors que le président turc Recep Tayyip Erdogan a plusieurs fois menacé ces derniers jours de lancer une offensive à l’est de l’Euphrate, après deux précédentes opérations à l’ouest du fleuve.

Vendredi, Recep Erdogan avait même lancé un « dernier avertissement » aux YPG. D’après Anadolu, les bombardements turcs ont visé ce dimanche des abris et des tranchées des YPG sur une colline dans le village de Zur Maghar, situé sur la rive orientale de l’Euphrate en face de la ville de Jarablous. L’agence étatique affirme que l’artillerie turque a répliqué à des tirs provenant de cette zone.

Les YPG font partie d’une coalition arabo-kurde, les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui est soutenue par les Etats-Unis pour combattre le groupe Etat islamique (EI). Mais Ankara considère les YPG comme le bras armé de l’extension en Syrie du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe qui livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984. Si le PKK est classé comme « terroriste » par les alliés occidentaux de la Turquie, ce n’est pas le cas des YPG.