Le Japon devrait payer un dédommagement du travail forcé pendant la Seconde Guerre mondiale

La plus haute juridiction de Corée du Sud a ordonné aujourd’hui à un géant japonais de l’acier de dédommager des travailleurs forcés de la Seconde guerre mondiale, un jugement qui devrait envenimer davantage les relations entre les deux voisins.

L’arrêt rendu aujourd’hui par la Cour suprême constitue probablement le dernier acte d’un marathon judiciaire qui dure depuis 21 ans, lancé par quatre Sud-Coréens – dont un seul est encore en vie – contre Nippon Steel & Sumitomo Metal (NSSM). Ils accusent l’entreprise de les avoir contraint à travailler dans ses aciéries entre 1941 et 1943. La plus haute juridiction confirme un jugement de première instance attribuant à chaque victime 100 millions de wons de dédommagements (77.000 euros). Le seul requérant survivant, Lee Chun-sik, aujourd’hui nonagénaire, a assisté à l’audience assis dans un fauteuil roulant, visiblement ému. « Je suis juste si triste d’être le seul qui reste », a-t-il dit aux journalistes, les larmes aux yeux.

Au départ, deux Sud-Coréens avaient saisi la justice japonaise pour réclamer des dédommagements et le versement des salaires impayés dans des aciéries détenues par le prédécesseur de Nippon Steel. Ils avaient été déboutés par les tribunaux japonais qui estimaient que leur droit d’ester en justice avait été aboli par un traité de 1965. Ils avaient alors saisi la justice sud-coréenne en 2005, en compagnie de deux autres Sud-Coréens. En 2012, la Cour suprême avait estimé que l’entreprise nippone était comptable des faits. La décision rendue aujourd’hui fait suite à un dernier appel de NSSM contre le montant des dédommagements. Aucun autre appel n’est possible devant la justice sud-coréenne.

D’après les données sud-coréennes, environ 780.000 Sud-Coréens ont été contraints au travail forcé durant l’occupation japonaise, des chiffres qui ne comprennent pas les femmes enrôlées de force dans les bordels de l’armée.