Des documents « confidentiels, mais pas si sensibles », en lien avec le site d’enfouissement de déchets nucléaires de Bure (Meuse), ont été piratés en juin, selon Le Monde qui a enquêté avec des médias allemands.
L’attaque a été portée, dans la nuit du 10 au 11 juin, contre une société française, Ingérop, qui fait partie des prestataires travaillant au projet Cigéo de stockage en profondeur des déchets nucléaires à Bure, via un courriel envoyés aux 1.700 salariés du groupe, relate le journal dans son article mis en ligne jeudi soir.
Basée à Rueil-Malmaison, la société Ingerop, qui se présente comme un « groupe d’ingénierie technique », n’a pas pu être jointe par l’AFP.
Le courriel de provenance inconnue évoquait des « actions diverses visant votre entreprise et les personnes impliquées dans le projet Cigéo » et appelait les salariés à transmettre toutes les informations confidentielles à leur disposition sur le projet Cigéo à une adresse électronique prétendument sécurisée, poursuit Le Monde.
10 jours plus tard, des documents commencent à être mis en ligne, concernant non seulement le site de Bure mais également la centrale nucléaire de Fessenheim, et des centres pénitentiaires français, ajoute le journal en précisant toutefois que les éléments publiés sont « confidentiels, mais pas si sensibles ».
Malgré les enquêtes menées en France et en Allemagne, notamment par la section du Parquet de Paris spécialisée sur la cybercriminalité en coopération avec le parquet de Cologne, les hackers n’ont toujours pas été identifiés, selon le journal.
Le gouvernement français a lancé fin septembre une consultation publique sur la gestion des matières et déchets radioactifs sur le territoire français.
Parallèlement, un « centre d’information et de ressources à destination du grand public » a été lancé sur le projet Cigéo, qui vise à enfouir à 500 m sous terre les déchets les plus radioactifs ou à vie longue du parc nucléaire français, et qui sucite une farouche opposition de plusieurs organisations et lanceurs d’alerte.