Mécanisme européen anti-sanctions pour l’Iran fait des progrès

Quelques heures après que le gouvernement Trump ait annoncé une nouvelle série de sanctions contre l’Iran à compter du 5 novembre, l’Union européenne, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont réaffirmé dans une déclaration conjointe leur détermination à poursuivre la mise en œuvre de l’accord sur le nucléaire iranien et à protéger les acteurs économiques européens par leur mécanisme financier anti-sanctions qui a eu jusqu’ici des « progrès significatifs».

Peu après la décision de Washington de rétablir les sanctions contre Téhéran, les ministres des Affaires étrangères et adjoints aux Finances de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne et de la France ainsi que le chef de la politique étrangère de l’UE ont annoncé des progrès significatifs au sujet du mécanisme européen anti-sanctions prévu pour l’Iran.

La déclaration est signée de la Haute représentante pour les affaires étrangères de l’UE Federica Mogherini, des ministres des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian, allemand Heiko Maas et britannique Jeremy Hunt, et des ministres des Finances français Bruno Le Maire, allemand Olaf Scholz et britannique Philip
Hammond.

«Nous regrettons profondément la réimposition de sanctions par les Etats-Unis, en raison de leur retrait du Plan d’action globale commun de 2015 (JCPOA)», ont-ils insisté.

«Nous sommes déterminés à rester engagés dans la mise en œuvres de l’accord nucléaire en lien avec le respect des accords internationaux et notre sécurité internationale commune, et nous attendons de l’Iran qu’il continue à jouer son rôle constructif à cet égard», note le communiqué.

S’attardant sur le fait que l’accord nucléaire, « l’une des plus belles réussites jamais réalisées de la diplomatie », comme l’avait déclaré la haute diplomate européenne, Federica Mogherini, reste toujours «viable» en dépit de la sortie unilatérale des Etats-Unis, la déclaration européenne ajoute que le JCPOA, répond toujours à son objectif.

Les 12 rapports consécutifs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) montrent que l’Iran respecte pleinement le JCPOA et remplit sa part du contrat.

«Nous avons pour objectif de protéger les acteurs économiques européens qui sont engagés dans des échanges commerciaux légitimes avec l’Iran, conformément à la législation européenne et à la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies», poursuivent-ils.

«La levée des sanctions internationales en vertu de l’accord nucléaire a eu un impact positif sur les relations commerciales et économiques avec l’Iran, y compris en apportant des bénéfices cruciaux au peuple iranien », plaide le texte.

En tant que les signataires engagés de l’accord nucléaire, fruit de treize années de diplomatie infatigable, les dirigeants européens se sont dits fermement décidés à maintenir les canaux financiers avec l’Iran et à assurer la poursuite des exportations de pétrole et de gaz iraniennes.

«Nos efforts dans ce domaine mais aussi sur d’autres plans se poursuivent en coopération avec la Russie et la Chine, d’autres parties signataires de l’accor, ainsi qu’avec des pays tiers souhaitant soutenir le JCPOA», conclu la déclaration conjointe européenne émise en réaction à l’annonce faite par les Etats-Unis qui ont confirmé vendredi le rétablissement à compter du 5 novembre de l’ensemble des sanctions contre l’Iran, sanctions levées aux termes de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 dont Donald Trump a décidé de retirer son pays.

Ces sanctions visent notamment les secteurs énergétique (le pétrole au premier chef), bancaire, la construction navale et le secteur maritime.