Le marché pétrolier est sur le qui-vive suite à l’annonce de nouvelles sanctions américaines contre l’Iran

Une nouvelle vague de sanctions américaines contre l’Iran doit entrer en vigueur ce lundi. Le secteur énergétique est principalement visé.

Depuis son accession à la Maison-Blanche en janvier 2017, Donald Trump a fait de l’Iran une de ses bêtes noires. En mai dernier, le président américain a retiré unilatéralement son pays de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 à Vienne. Dans la foulée, M. Trump avait rétabli une première série de sanctions.

Une deuxième vague, visant notamment le secteur énergétique, doit entrer en vigueur ce lundi. Il s’agit cette fois de sanctionner, en leur barrant l’accès au marché américain, tous les pays, entités ou entreprises étrangères qui continueront d’acheter du pétrole iranien ou d’échanger avec les banques de la République islamique. Huit pays bénéficieront toutefois de dérogations et seront autorisés temporairement à continuer d’acheter du pétrole iranien, « mais uniquement car ils ont fait preuve d’efforts importants pour ramener leurs importations de brut vers zéro », selon le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. La liste de ces pays sera connue ce lundi. Le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a fait savoir que les États-Unis souhaitaient aussi couper les institutions financières iraniennes du circuit bancaire international Swift, hormis pour les « transactions humanitaires ».

Avec ces sanctions contre les importateurs de pétrole iranien, Washington pourrait faire basculer un marché à l’équilibre précaire et provoquer une flambée des prix du brut. Car, si l’or noir est crucial pour la trésorerie iranienne, le pays, troisième producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), est également un des piliers du marché mondial. En avril, l’Iran exportait encore l’équivalent de 2,5 millions de barils par jour, avant que les acheteurs ne se détournent du pays en raison de l’annonce des sanctions américaines. « Même si les États-Unis accordent des exemptions (liste de huit pays annoncée ce lundi – réd.), Washington demandera que le volume importé d’Iran baisse nettement », a noté Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, qui mise sur une hausse des cours.

Les prix du pétrole ont pourtant perdu près de 15 dollars en moins d’un mois, après avoir culminé début octobre à leur plus haut niveau depuis deux ans et demi, avec un baril de Brent à plus de 85 dollars. Une partie de l’explication se situe dans la position ambiguë des États-Unis qui, après avoir martelé que l’objectif des sanctions était de réduire les exportations iraniennes à zéro baril, ont adouci leur position.