Conférence sur la Libye : Haftar est arrivé à Palerme

Une conférence internationale sur l’avenir de la Libye, en proie au chaos depuis 2011, s’est ouverte lundi soir à Palerme, en présence du maréchal Haftar, homme fort de l’est du pays, finalement arrivé en Sicile après un long suspense.

Le maréchal Haftar, qui contrôle l’est du pays, est réticent à s’asseoir à la même table que certains des participants qu’il considère comme des extrémistes islamistes, également invités à Palerme, a-t-on indiqué dans son entourage.

En faisant durer le suspense sur sa participation, « Haftar a déjà réussi à convaincre la conférence de Palerme de l’importance de son rôle dans tout accord potentiel (…) et à renforcer sa position d’acteur clé de la crise libyenne », a estimé Mohamed ElJarh, analyste libyen.

Enième tentative pour lancer un processus électoral et politique censé sortir le pays de l’ornière, cette conférence suit celle de Paris en mai dernier qui avait abouti à un accord sur une date, le 10 décembre, pour la tenue d’élections nationales.

Les Nations unies, chargées de trouver une solution en vue de stabiliser la Libye, minée par les divisions et les luttes de pouvoir depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, ont toutefois annoncé jeudi que le processus électoral a été retardé et devrait finalement démarrer au printemps 2019.

De premières réunions ont déjà eu lieu à Palerme dans l’après-midi, consacrées à la sécurité, un des thèmes forts de cette conférence, selon le président du Conseil italien Giuseppe Conte.

« La sécurité est une pré-condition nécessaire pour assurer la stabilité du pays », a rappelé M. Conte dans un entretien avec le journal La Stampa publié lundi.

M. Conte a rencontré dans l’après-midi, avant le début officiel de cette conférence, l’émissaire des Nations unies en Libye, Ghassan Salamé.

Comme lors du sommet de Paris en mai dernier, M. Haftar a été invité autour de la même table avec le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) internationalement reconnu, Fayez al-Sarraj, le président du Parlement, Aguila Salah, et celui du Conseil d’Etat, équivalent d’une chambre haute à Tripoli, Khaled al-Mechri.

La conférence de Palerme, minée par les tensions entre factions libyennes, l’est aussi par les divisions entre les différents pays qui s’intéressent de près à la Libye.