La police a évacué mardi le campement de fortune géré par l’association Baobab Experience à Rome, un site emblématique qui a vu passer des dizaines de milliers de migrants en transit et abritait encore plus de cent personnes.
« L’expulsion de Baobab est en cours à Rome. Les zones franches, sans Etat et sans légalité, ne sont plus tolérées. Nous l’avions promis, nous sommes en train de le faire, et ce n’est pas fini », a annoncé Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur et patron de la Ligue.
Installé sur un parking désaffecté près des deux principales gares de la capitale italienne, le campement de tentes abritait encore une centaine de migrants sortis volontairement ou non du système d’accueil.
La plupart sont en transit et cherchent à gagner le nord de l’Europe. En 2015, quand les frontières étaient encore ouvertes et que le centre était installé dans une ancienne verrerie, Baobab a vu passer plus de 35.000 migrants en transit.
Privés de locaux depuis décembre 2015, les bénévoles ont accueilli sous des tentes les migrants qui continuaient à arriver, tout en cherchant des solutions, pour ceux qui souhaitaient rester, en coordination avec la mairie et d’autres associations.
Ces dernières semaines, ils ont aussi vu arriver des personnes titulaires d’un permis de séjour humanitaire mais exclues du réseau de petites structures d’accueil et d’intégration, désormais réservé aux réfugiés.
Le Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) s’est d’ailleurs inquiété pour « la situation dramatique d’une centaine de personnes, parmi lesquels des réfugiés, contraintes de quitter le site sans qu’il leur soit proposé de solution alternative ».
« C’est déjà la 22e fois que ce campement est évacué, mais je crains que cette fois-ci la fermeture soit définitive », a déclaré Andrea Costa, le coordinateur de Baobab Experience.