Panique dans la communauté française. Face à l’incertitude du Brexit, l’option du retour à la maison est plus que jamais sur la table, souligne Les Échos.
Un accord technique vient d’être trouvé entre les négociateurs européens et britanniques pour le Brexit. Un texte qui devrait être examiné demain par les ministres de Theresa May et qui vise surtout à éviter le retour d’une frontière entre les deux Irlande. Mais tant que ses détails ne seront pas connus, les citoyens français qui vivent au Royaume-Uni vivent toujours dans l’incertitude, pointe Les Échos.
C’est par un sondage OpinionWay-Salon des 24 heures de l’international que transparaît cette inquiétude. Plus de 2 000 Français vivant de l’autre côté de la Manche ont été interrogés. L’occasion de percevoir les doutes et les appréhensions d’une communauté estimée à environ 300 000 personnes par le Quai d’Orsay. Première tendance, 13 % d’entre eux souhaitent quitter le pays. Une hémorragie qui pourrait aller en empirant dans les prochains mois. En effet, 25 % des Français vivant au Royaume-Uni ne sont pas encore décidés sur la question.
L’accord en question
Pourquoi ces doutes ? C’est en grande partie lié à l’ignorance qui demeure sur le futur statut de résidence. Dès que le Brexit sera effectif, ils devront en faire la demande pour espérer rester sur le territoire. Mais il pourrait être plus ou moins aisé à obtenir selon l’accord qui sera signé entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Signe que les choses sont compliquées, le Royaume-Uni attire beaucoup moins. Entre août 2017 et août 2018, le nombre d’entrées de citoyens d’Europe de l’Ouest était à son plus bas niveau depuis six ans. Surtout, 23 000 Européens avaient déjà quitté le pays.
Un désamour qui est aussi causé par une augmentation des tensions politiques depuis le référendum. 61 % des Français interrogés dans ce sondage les ressentent depuis le référendum du 23 juin 2016. 43 % d’entre eux pointent des tensions sociales. Enfin, plus de 30 % pointent des actes xénophobes en hausse.
Enfin, le sondage dévoile aussi un certain pessimisme de nos compatriotes à l’égard de l’économie britannique. 88 % considèrent que le Brexit fera baisser l’attractivité économique du pays et 60 % sont pessimistes pour leurs enfants. Seuls 11 % sont optimistes quant aux effets positifs du Brexit et 4 % y voient un bénéfice pour la France. Dans les faits, si le chômage a légèrement augmenté (4,1 %), les salaires sont également partis à la hausse (+ 3 %), a annoncé ce mardi l’Office des statistiques nationales (ONS).