Tendu et visiblement amer depuis le revers des républicains lors des élections législatives, le président américain Donald Trump envisage – dans une certaine confusion – un nouveau remaniement de son équipe qui prend des allures de psychodrame.
Inquiet de l’avancée de l’enquête du procureur spécial Robert Mueller, le locataire de la Maison Blanche a brutalement limogé son ministre de la Justice la semaine dernière.
Le secrétaire général de la Maison Blanche, John Kelly, est semble-t-il lui aussi sur la sellette. La ministre à la Sécurité intérieure Kirstjen Nielsen – une protégée de ce dernier – est donnée partante. Le président serait, selon plusieurs médias américains, mécontent de sa gestion du dossier sensible de l’immigration.
Mais le flou domine, sur fond d’incessantes luttes internes. Et cette deuxième moitié de mandat ne débute pas, loin s’en faut, dans un climat de sérénité.
A Paris, lors d’un week-end chargé en symboles pour la commémoration de la fin de la Première Guerre mondiale, Donald Trump a déclenché une avalanche de critiques en annulant au dernier moment la visite d’un cimetière américain. Il est par ailleurs resté étonnement en retrait et silencieux, comme s’il était entièrement absorbé par la situation à Washington.
Huit jours après les élections, la frustration présidentielle est de fait palpable.
Une fois dissipés les brouillards de la communication politique et accumulés les nouveaux résultats qui tombent au compte-goutte, l’image qui émerge du 6 novembre est celle d’un réelle déception pour Trump qui avait fait de ce rendez-vous, selon ses propres termes, un « referendum » sur sa personne.
Les chiffres sont là et son tweet sur l »immense succès » du Grand Old Party sonne désormais creux.
Les démocrates devraient, in fine, gagner entre 35 et 40 sièges à la Chambre des représentants. Les républicains, qui disposaient d’une carte électorale particulièrement favorable au Sénat, ne devraient progresser que d’un ou deux sièges à la chambre haute. A l’issue d’un scrutin extrêmement serré, la démocrate Kyrsten Sinema a emporté lundi dans l’Arizona un siège détenu jusqu’ici par le républicain Jeff Falke, qui ne se représentait pas.
La Floride, qui apparaissait comme la bonne surprise pour les républicains au soir du vote, a ordonné un recomptage des voix pour le poste de gouverneur de l’Etat et pour un poste de sénateur à Washington.