L’Arménie poursuit ses plans de déploiement de médecins militaires et d’experts en déminage en Syrie, a déclaré lundi le ministre de la Défense, Davit Tonoyan.
Tonoyan a déclaré aux journalistes que l’armée arménienne et d’autres parties concernées sont en train d’achever les « procédures liées aux mémorandums » requises pour un tel déploiement.
« Cela pourrait se faire très rapidement », a-t-il déclaré dans des commentaires rapportés par l’agence de presse Armenpress. « Ça pourrait arriver avant la fin de l’année ou au début de l’année prochaine. »
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« Le groupe est tout à fait prêt, il peut partir [pour la Syrie] immédiatement après l’achèvement de ce processus », a-t-il ajouté.
Les plans d’Erevan pour lancer une « mission humanitaire » en Syrie ont été annoncés par le Premier ministre Nikol Pashinian après ses entretiens du 8 septembre à Moscou avec le président russe Vladimir Poutine. Tonoyan a précisé par la suite que le contingent arménien comprendra une centaine de médecins, sapeurs et autres militaires chargés de les protéger.
Selon l’un des adjoints de Tonoyan, Gabriel Balayan, ils aideront principalement les civils dans la ville d’Alep ravagée par la guerre. Balayan a déclaré au service arménien de RFE/RL le 11 septembre que le déploiement se fera « à la demande du gouvernement syrien ».
John Bolton, conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump, a discuté de la question avec Pashinian et Tonoyan lors de sa visite à Erevan le 25 octobre.
« Le premier ministre a fait savoir qu’il ne s’agirait pas d’une aide militaire, mais d’une aide purement humanitaire », a déclaré M. Bolton après les pourparlers. « Je pense que c’est important. Ce serait une erreur pour n’importe qui de s’impliquer militairement dans le conflit syrien en ce moment. »
La Russie tente de légitimer sa forte présence militaire en Syrie, critiquée par l’Occident, en incitant d’autres pays à y déployer également des troupes. Un haut responsable militaire russe a déclaré en août 2017 que l’Arménie et la Serbie étaient prêtes à rejoindre une « coalition » multinationale qui, Moscou l’espérait, aiderait ses soldats à déminer.
L’ancien gouvernement arménien semblait réticent à engager des troupes pour une telle mission. S’adressant à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2017, le président Serge Sarkisian avait déclaré que tout déploiement arménien en Syrie nécessite un mandat des Nations Unies.
On estimait à 80 000 le nombre d’Arméniens vivant en Syrie et à Alep, avant le déclenchement de la guerre civile sanglante en 2011. La plupart d’entre eux ont depuis fui le pays. Des milliers d’Arméniens syriens se sont réfugiés en Arménie.