Thomas Haldenwang, nouveau président du Bureau fédéral pour la protection de la Constitution (BfV, service chargé du renseignement intérieur en Allemagne), a mis en garde vendredi des représentants du Parlement fédéral allemand contre la radicalisation d’individus par le biais des médias sociaux.
« Les médias sociaux jouent un rôle particulier dans le développement de l’extrémisme », a déclaré M. Haldenwang devant une commission parlementaire sur le contrôle des services de renseignement (PKGr). Les réseaux en ligne encouragent un « climat de désinhibition » et fonctionnent fréquemment comme « une forme d’accélérateur pour des violences physiques ultérieures », a-t-il souligné. Dans ce contexte, les médias sociaux sont fréquemment le lieu d’abus comme « instrument de formation, de manipulation et de mobilisation des opinions ».
« Nous devons reconnaître qu’il n’a jamais été aussi facile de glorifier la haine et les fantasmes de violence tout en restant anonyme », a indiqué M. Haldenwang. Il a appelé les opérateurs de plateformes de médias sociaux à assumer davantage de responsabilités sur cette question et à mieux coopérer avec les autorités étatiques.
M. Haldenwang a été officiellement promu du poste de vice-président à celui de président du BfV cette semaine.
Alors que M. Haldenwang considère que le terrorisme islamiste « reste la plus grande menace pour la sécurité en Allemagne », son service observe un niveau augmenté de menace dans tous les secteurs. Le président du BfV a évoqué la forte propension à la violence de l’extrémisme de droite où « plus d’un sur deux » des 24 000 extrémistes répertoriés sont considérés comme tournés vers la violence.
Afin d’apaiser cette situation, M. Haldenwang a appelé les décideurs politiques à conférer au BfV davantage de capacités pour surveiller les communications.