Bordeaux : une partie de « chats et souris » entre des « gilet jaunes » et des policiers

Des dizaines de « gilets jaunes » ont joué lundi au chat et à la souris avec les forces de l’ordre à Bordeaux, se laissant déloger dans le calme par un important dispositif de sécurité pour mieux se réinstaller quelques heures plus tard.

Ciblant depuis trois jours l’entrée du Pont d’Aquitaine, ils ont été délogés lundi matin, avant de revenir dans l’après-midi, pour en être à nouveau chassés en fin de journée par des forces de l’ordre au pas de charge.

« On ne lâchera pas l’affaire ! », avait averti l’un des quelques dizaines de manifestants évacués en matinée de l’un des principaux axes routiers du Sud-Ouest de la France et point de passage important sur la rocade périphérique bordelaise.

« On a été chassés dimanche… On est revenus, on se refait chasser (lundi) mais c’est pas grave, on tiendra bon, on va encore revenir à la charge », assurait un autre.

Comme promis, il sont revenus dans l’après-midi installer un barrage filtrant.

Bouclée en quelques dizaines de minutes, sans heurts, l’évacuation matinale n’avait visiblement pas douché la motivation des manifestants, qui sont revenus à plus d’une centaine à l’entrée du grand pont suspendu enjambant la Garonne.

Dans la matinée, quand les CRS se mettaient en place pour les déloger, les « gilets jaunes » avaient mis le feu à leurs barrages de fortune, faits de branchages, de troncs d’arbres et de pneus, qui bloquaient totalement les deux sens de circulation.

Derrière eux, une longue file de camions coincés depuis la veille, selon des conducteurs qui sont restés placides, même à l’arrivée des dizaines de fourgonnettes des forces de l’ordre. Certains ont même klaxonné à l’arrivée des CRS, comme pour donner de l’ardeur aux manifestants.

« Ce n’est pas rassurant mais je n’ai pas peur », confiait Ruben, 31 ans, un Espagnol qui effectue des trajets vers l’Angleterre. « Je suis en faveur de ce mouvement, c’est une bonne chose. »

« C’est la démocratie, tout le monde doit pouvoir s’exprimer », renchérissait Buda, un Roumain de 36 ans, juché dans son poids-lourd et qui roule habituellement entre l’Espagne et les Pays-Bas. « Nous n’avons eu aucun problème avec ces gens, tout s’est bien passé ».