Pedro Sanchez entame demain une visite officielle à Cuba, la première d’un chef de gouvernement espagnol depuis plus de trente ans, au moment où La Havane voit les Européens comme de possibles alliés face à Donald Trump.
Au pouvoir depuis moins de six mois, le nouveau dirigeant socialiste espagnol va rester deux jours sur l’île communiste, avec un agenda mêlant politique, économie et culture. Premier chef de gouvernement espagnol à effectuer une visite officielle à Cuba depuis plus de trente ans – le dernier avait été le socialiste Felipe Gonzalez en 1986 -, Pedro Sanchez entend « normaliser, stabiliser et approfondir les relations entre l’Espagne et Cuba », a souligné une source gouvernementale à Madrid. « C’est le début d’une nouvelle étape dans les relations, non seulement sur le plan politique mais aussi commercial et économique », a déclaré à l’AFP l’ancien secrétaire d’Etat socialiste espagnol aux Affaires européennes Diego López Garrido, bon connaisseur de l’île.
Sanchez veut aussi mettre fin à une « anomalie », selon la source gouvernementale, aucun dirigeant espagnol n’ayant effectué de visite sur l’île ces dernières années alors que le président français François Hollande ou le pape François s’y étaient rendus en 2015. 2016 avait été ensuite marquée par la visite historique du président américain Barack Obama. Une politique de rapprochement remise en cause par son successeur républicain Donald Trump qui dénonce avec véhémence le régime « brutal » au pouvoir à La Havane. Face à ce durcissement américain, La Havane voit dans l’UE, qui est déjà l’un de ses principaux partenaires commerciaux, un allié. La visite de Pedro Sanchez intervient d’ailleurs quelques jours après une nouvelle rencontre officielle lundi entre l’UE et les autorités cubaines dans le cadre de leur accord historique « de dialogue politique et de coopération », entré en vigueur en novembre 2017. L’UE promet cependant d’être intransigeante sur la liberté politique et les droits de l’homme à Cuba.