Pacte de l’ONU sur les migrations : plusieurs pays font désormais marche arrière

Le gouvernement suisse a indiqué mercredi qu’il reportait finalement sa décision sur le pacte de l’ONU sur les migrations face à l’opposition de commissions parlementaires, environ un mois après avoir décidé de l’approuver.

« La Suisse ne sera par conséquent pas présente à la conférence de Marrakech le 10 et 11 décembre prochain où le pacte doit être formellement adopté », a annoncé le ministère des Affaires étrangères.

En Suisse, le gouvernement avait annoncé le 10 octobre avoir décidé « d’approuver, avec une déclaration exprimant certaines réserves, le pacte », constatant que le pays « applique déjà (ses) recommandations » dans sa politique migratoire.

Conformément à la loi, il avait décidé de soumettre le dossier au Parlement pour consultation.

Depuis, plusieurs commissions parlementaires ont fait part de leur opposition au pacte. Elles ont également demandé que ce soit le Parlement qui décide de son adoption ou non, ce à quoi le gouvernement s’oppose.

Le gouvernement se dit « convaincu » que le pacte « correspond aux intérêts de la Suisse », mais il « souhaite cependant laisser se terminer le débat parlementaire sur cette question avant de se prononcer définitivement sur ce sujet ».

L’Australie refuse à son tour de signer le Pacte

L’Australie est le dernier pays en date à refuser de signer le Pacte de l’ONU sur les migrations. Canberra estime que le document non-contraignant n’est pas dans l’intérêt national de l’île-continent.  Le gouvernement conservateur australien objecte que le texte « risquerait d’encourager la migration illégale dans le pays », selon une déclaration du Premier ministre australien Scott Morrisson, contresigné par ses ministres des Affaires intérieures Peter Duton et des Affaires étrangères Marise Payne.

Le phrasé du texte onusien ne distingue pas de manière « adéquate » la différence entre les personnes qui entrent en Australie clandestinement et celles qui y accèdent légalement, arguent les dirigeants australiens. Ils décrivent leur pays comme « la nation d’immigration la plus réussie au monde » et estiment que le pacte ne va pas permettre « d’améliorer la capacité du pays à contrôler ses frontières et gérer avec succès son programme migratoire ».

Le pays est toutefois régulièrement critiqué pour l’incarcération des migrants clandestins, tentant de rejoindre ses côtes par bateau, dans des centres délocalisés dans des îles du Pacifique.

Le Pacte de l’ONU sur les migrations est controversé dans de nombreux pays occidentaux, généralement où les conservateurs sont au pouvoir. L’Australie s’ajoute en effet à la Pologne, l’Autriche, la République tchèque, la Croatie, la Hongrie, l’Estonie, Israël et les USA qui n’ont pas l’intention de ratifier le document à Marrakech le mois prochain.

En Belgique, le dossier donne lieu à une polémique au sein du gouvernement fédéral alors que le Premier ministre Charles Michel a l’intention de soutenir le texte, en dépit du refus de son partenaire de coalition nationaliste (N-VA).