Le parlement kosovar a voté le 18 octobre un ensemble de lois permettant la création d’une armée nationale. Un objectif extrêmement mal vu par les autorités serbes, qui revendiquent leur souveraineté sur le Kosovo et qui dénoncent une «menace pour la paix» dans les Balkans.
Va-t-on assister à la création d’une armée kosovare ? Le parlement de la république autoproclamée du Kosovo a voté le 18 octobre dernier en faveur d’un ensemble de lois qui permettront aux autorités de Pristina de se doter d’une armée régulière.
«Je suis convaincu que le Kosovo obtiendra son armée avant la fin de l’année», a déclaré le président du parlement, Kadri Veseli, le 15 octobre dernier à la radio kosovare.
Une décision qui ravive les tensions dans les Balkans alors que deux jours auparavant, les dirigeants serbe et kosovar avaient annoncé une rencontre à Paris lors des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale, les 11 et 12 novembre prochains, afin d’entamer un processus de normalisation de leurs relations bilatérales.
Mais le fait que les États-Unis aient déclaré chercher une «stratégie de sortie» de l’aide fournie au Kosovo dans le cadre de missions de l’ONU (UNMIK, mise en place en 1999) et de l’OTAN, qui assure via la KFOR la sécurité sur place depuis 10 ans, a poussé Pristina à relancer le processus de création d’une armée nationale.La Serbie n’a pas tardé à réagir et à dénoncer l’initiative kosovare. Alors que le Président serbe, Aleksandar Vucic, a demandé à Washington de «prendre en compte la stabilité des Balkans», son ministre de la Défense, Aleksandar Vulin a qualifié la création d’une armée kosovare «menace pour la paix»:
«Il ne saurait y avoir une autre force armée au Kosovo que la KFOR aussi longtemps que la résolution 1244 du Conseil de Sécurité de l’ONU (qui a mis fin à la guerre) est en place», a déclaré le ministre serbe de la Défense à l’AFP.
Devenu de facto un territoire indépendant de la Serbie en 2008, le Kosovo n’est toutefois par reconnu comme un État souverain par de nombreux pays comme la Chine, la Russie, l’Espagne ou encore Israël, et Belgrade revendique toujours sa souveraineté sur son ancienne province méridionale.