Élections européennes : vers un échec cuisant pour l’Américain Steve Bannon ?

Steve Bannon veut conquérir l’Europe, mais ce ne sera sans doute pas pour tout de suite. Depuis plusieurs mois, l’Américain, ancienne éminence grise de Donald Trump et architecte de son ascension à la Maison-Blanche, selon certains, fait campagne dans l’Union européenne pour tenter de faire gagner des hommes et des femmes politiques de droite et populistes, lors des élections européennes de mai prochain. Mais ses efforts pourraient être vains, selon The Guardian.

Steve Bannon n’a jamais caché son ambition de faire naître une Europe majoritairement populiste, ambition dévoilée notamment après son départ de la Maison-Blanche en août 2017 et alimentée par la montée des populistes partout sur le continent européen. Il a créé un groupe basé à Bruxelles, The Movement, afin de rassembler plusieurs partis politiques eurosceptiques. Le but de ce mouvement étant d’agir comme une sorte d’entreprise de consulting politique pour conseiller les partis populistes qui seront dans la course en mai 2019.

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Or, selon le quotidien britannique qui s’appuie notamment sur des déclarations de ministères européens, ce que tente de faire Steve Bannon est considéré comme illégal dans neuf des 13 pays qu’il convoite. L’ancien conseiller de Trump voit donc sa capacité d’action très réduite. Ce qu’il confirme lui-même au Guardian, tout en précisant qu’il prend actuellement conseil pour savoir ce qu’il lui est possible de faire, tout en restant dans la légalité. « Je pense qu’il y a davantage de marges de manœuvre dans certains domaines. Mais nous ne ferions jamais rien d’illégal », a-t-il insisté dans les colonnes du journal.

Steve Bannon précise que son opération est financée à 100 % par ses soins. L’Américain a promis des millions de dollars en sondages, analyses politiques, stratégies médiatiques à tout parti ultraconservateur et populiste qui en ferait la demande en Europe dans le but de remporter les élections de mai 2019. Il a déjà dépensé plus d’un million de dollars en sondages. Or, plusieurs experts en droit électoral ont confirmé au Guardian que ce genre de services pourrait s’apparenter à une aide ou à des dons en nature provenant d’une puissance étrangère.

Ce qui est illégal dans un grand nombre de pays européens comme l’Espagne, la France, la Hongrie ou encore la Pologne, précise le quotidien britannique. En Allemagne, si la pratique est autorisée, elle reste toutefois très encadrée. En clair, les partis politiques qui accepteraient de rejoindre The Movement et de bénéficier des prestations proposées par Steve Bannon s’exposeraient alors à de possibles sanctions. Aujourd’hui, seuls les Pays-Bas et l’Italie disposent de codes électoraux autorisant une opération telle que celle de l’Américain.

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