Les deux Corées ont connecté une route à la frontière entre les deux pays pour la première fois depuis 14 ans, dernier geste de réconciliation en date entre les deux voisins, a annoncé aujourd’hui le ministère sud-coréen de la Défense.
La route en terre battue ne sort pas de la Zone démilitarisée (DMZ) qui divise la péninsule. Elle servira l’année prochaine à des opérations conjointes pour retrouver les dépouilles des victimes de la guerre de Corée (1950 – 53). Les deux pays ont chacun construit une portion de cette route dans la région de Cheorwon, quasiment à mi-chemin entre les deux Corées dans la DMZ. Il s’agit de l’un des engagements pris par le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, lors de leur troisième sommet, à Pyongyang, en septembre. Les deux Corées ont également décidé de raser les bunkers dans le village frontalier de Panmunjom, et d’en faire un lieu sans armements. Moon Jae-in est partisan de longue date d’un dialogue avec le Nord armé de la bombe nucléaire. Son approche diverge de plus en plus de celle de Washington qui exige une dénucléarisation totale avant toute levée des sanctions contre Pyongyang.
Malgré son nom, la DMZ est l’une des frontières les plus militarisées du monde, truffée de champs de mines et de fils barbelés. Sur des photos distribuées par le ministère sud-coréen de la Défense, on voit un soldat sud-coréen et un militaire nord-coréen participant aux « récents » travaux sur le point de se serrer la main, sous le regard de leurs camarades. « C’est historiquement important pour le Nord et le Sud d’ouvrir un nouveau passage et de mener conjointement des opérations pour retrouver les dépouilles des morts de la guerre, sur le théâtre des pires combats », a dit le ministère. Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré cette semaine que son pays voulait « s’assurer que la paix sur la péninsule et la dénucléarisation de la Corée du Nord ne sont pas à la traîne de l’intensification des relations bilatérales entre les deux Corées ».