Le futur gouvernement mexicain a affirmé samedi être parvenu à un accord avec l’administration américaine pour que les demandeurs d’asile restent au Mexique pendant que leur demande est examinée aux Etats-Unis, un bouleversement majeur qui constituerait une victoire pour Donald Trump.
« Pour l’instant, nous avons trouvé un accord sur cette politique ‘Rester au Mexique' », a affirmé au Washington Post Olga Sanchez Cordero, la ministre de l’Intérieur du gouvernement du président élu Andres Manuel Lopez Obrador, qui prend ses fonctions le 1er décembre.
Citée dans un article du quotidien américain, elle a évoqué une « solution de court terme ». « La solution de moyen et long termes, c’est que les gens cessent de migrer », a-t-elle ajouté.
« Le Mexique a les bras ouverts et tout ce qu’il faut, mais imaginez, caravane après caravane après caravane, ce serait aussi un problème pour nous », a-t-elle souligné.
Une « caravane » de milliers de migrants, essentiellement des Honduriens qui ont quitté leur pays d’Amérique centrale mi-octobre pour fuir la violence et la pauvreté, a commencé à arriver à la frontière américaine.
Parmi les Honduriens qui se massent à Tijuana, dans le nord-ouest du Mexique, les premières réactions à ce possible accord étaient mitigées.
« Cela me paraît bien parce que nous ne serons plus dans l’incertitude, on pourra chercher du travail ici en attendant de pouvoir entrer légalement aux Etats-Unis », a dit à l’AFP Orlinda Morales, jeune femme au foyer de 31 ans.
Carolina Flores, 38 ans, a toutefois déploré l’esprit de « fermeture » du président américain. « Avec lui c’est toujours non, non et non », a-t-elle estimé, tout en reconnaissant qu’il était « dans son bon droit ».
Donald Trump, qui a massé des milliers de militaires à la frontière avec le Mexique, a menacé de la fermer totalement si la situation devait dégénérer. Il a aussi pris un décret pour rejeter automatiquement les demandes d’asile déposées par des personnes entrées illégalement aux Etats-Unis, mais la justice a pour l’heure bloqué cette mesure, provoquant l’ire du milliardaire républicain.