Le destin de l’accord sur le nucléaire iranien était l’un des points clé d’une interview exclusive accordée par le Chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, le vendredi, à la chaîne italienne d’information en continu, RAI24 News.
Interrogé sur un éventuel retour à la case départ de l’Iran et la reprise de l’enrichissement d’uranium par Téhéran, le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif a répondu : « Cela n’est pas exclu ! Certes nous nous réservons le droit de le faire car les États-Unis ont violé l’accord ».
«Après le retrait unilatéral de Washington, nous avons le droit de quitter cet accord, mais il existe une autre option, celle de voir comment ils (les autres signataires) peuvent assurer les intérêts de notre peuple (prévus dans l’accord) », a ajouté Zarif sur la chaîne italienne RAI24 News.
S’agissant des pressions américaines sur l’Europe, Zarif a déclaré : « Les exigences américaines concernant l’Iran n’ont aucune base concrète. Si l’Europe veut maintenir sa souveraineté, elle doit agir. Si vous permettez à un intimidateur de satisfaire ses désirs, alors le chantage devient la monnaie courante ».
Interrogé sur les calculs de Trump selon lesquels « après une deuxième vague de sanctions, l’Iran sera contrait à s’assoir à une nouvelle table des négociations et son peuple se révolte contre le régime actuel », Zarif a indiqué que les politique de l’administration Trump sont basées sur des illusions et des analyses maladroites.
« Certes l’Iran saura survivre et en sortira vainqueur car il a déjà vécu dans le passé des moments encore plus difficiles », a-t-il fait remarqué.
Le Chef de la diplomatie iranienne a qualifié de « plus long » et de « plus sérieux » dialogue du monde l’accord nucléaire jamais vu dans l’histoire moderne d’aujourd’hui.
« Je pense qu’il est très important pour l’Europe de s’assurer que les Etats-Unis ne continuent pas cette démarche (unilatérale). »
A la question de savoir quel rôle le gouvernement italien peut-il jouer dans cette période de sanctions, Zarif a répondu : « L’Italie est notre plus grand partenaire commercial en Europe et le gouvernement peut soutenir le secteur privé ».
** La Syrie et les pressions américaines
S’agissant de la crise syrienne, et en réponse à la question pourquoi l’Iran ne se retire pas de la Syrie pour réduire les inquiétudes des Américains et de leurs alliés régionaux, préoccupés par la montée en puissance de Téhéran dans la région, Zarif a déclaré : « Pourquoi l’Iran ne doit pas aider les Syriens ? Pour laisser Daech se développer au Moyen-Orient? Eux, ils ont aidé Saddam et les talibans. Quels avions bombardent le Yémen, sont-ils iraniens? Vous rappelez-vous que lorsque les Américains ont dépensé des milliards de dollars pour armer Saddam, il a fini par agir contre eux? Les nations et les gouvernements de notre région paient toujours ces investissements. Ils sont du mauvais côté de l’histoire».
** Les Etats-unis, un partenaitre non-fiable
A la question de savoir si une rencontre entre Rohani et Trump est envisageable, le haut diplomate iranien a conclu: « Pourquoi devrait-il faire cela? Trump n’est pas un partenaire fiable.