Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a déclaré que la Turquie est prête à donner des leçons à ceux qui veulent l’empêcher de jouir de ses droits en Méditerranée et en Mer Egée.
Le Chef de l’Etat turc s’exprimait, mardi, lors de la réunion de groupe hebdomadaire de son parti, le Parti de la Justice et du Développement (AK Parti), au Parlement à Ankara.
Erdogan a d’abord voulu réagir aux dernières tensions en Méditerranée Orientale.
La Turquie s’oppose depuis un long moment aux initiatives unilatérales, en matière d’hydrocarbures, de la Grèce et de la partie grecque de Chypre en Méditerranée Orientale.
A cela s’ajoute les déclarations des politiciens grecs en faveur d’un élargissement à 12 miles des limites des eaux territoriales grecques en Mer Egée.
« Le comportement irresponsable de la Grèce et de la partie grecque de Chypre, qui s’appuient sur le soutien de certains pays européens, est avant tout une source de menaces et de dangers d’abord pour elles-mêmes », a-t-il prévenu.
« Nous ne donnerons pas l’occasion aux pays qui essaient de profiter de la situation pour asseoir une domination économique et politique en Méditerranée », a-t-il poursuivi.
Le Président turc a clairement souligné la détermination de la Turquie à ne pas permettre une quelconque évolution de fait dans la région sans son consentement.
« Ceux qui tremblaient devant l’afflux de migrants se prennent pour des lions quand il s’agit de pétrole, de gaz ou de rente, a-t-il affirmé. Les tentatives d’empêcher notre pays d’être présent en Mer Egée ou au sujet de Chypre sont vaines. Nous sommes déterminés à user jusqu’au bout des droits que la législation internationale nous procure, et à donner une leçon à ceux qui veulent nous en empêcher. »
Et de conclure sur ce sujet : « Ni en Méditerranée Orientale, ni ailleurs, nous ne renoncerons à nos propres thèses ».
Concernant les tensions Russie-Ukraine en Mer Noire :
Le Chef de l’Etat turc s’est aussi exprimé sur les incidents qui ont éclaté en Mer d’Azov entre les flottes russe et ukrainienne.
« Nous voulons que la Mer Noire devienne « la mer de paix ». Nous invitons nos amis Russes et Ukrainiens à régler les différents par le dialogue », a-t-il assuré.
« Alors que le monde fait face à de nombreuses menaces, nous serons heureux de voir la Russie et l’Ukraine côte-à-côte et non face-à-face », a encore déclaré le Président Erdogan.
La situation en Syrie et la lutte contre le terrorisme :
Le leader turc est ensuite revenu sur la situation en Syrie. Il a voulu rappeler aux pays alliés, notamment aux Etats-Unis, que la Turquie ne laissera pas une menace comme le PKK agir librement le long de sa frontière.
« La seule cible de la branche syrienne du PKK est notre pays. Il n’est plus possible que nous n’agissions pas contre une telle menace » a-t-il expliqué.
« Notre seule cible sont les terroristes qui nourrissent une haine contre notre pays. Ceci est une opportunité pour ceux qui se disent nos alliés et qui veulent renforcer nos relations. S’ils se retirent de devant ces terroristes, nous comprendrons qu’ils soutiennent la Turquie, dans le cas contraire, nous ferons ce qu’il faut pour assurer notre propre survie », a déclaré le président turc, s’adressant ainsi aux Américains.
Recep Tayyip Erdogan a également voulu rappeler la position de la Turquie vis-à-vis de l’organisation terroriste Daech.
« Alors que tous courraient derrière leurs intérêts et la rente en Syrie, prétextant Daech, nous avons pris des risques sur et avons payé un lourd tribut sur le terrain », a-t-il souligné.
« Il n’y a pas Daech en Syrie. Il reste seulement de petits groupes criminels qui sont déguisés en Daech et sont mis de côtés pour être utilisés le moment venu pour diviser ce pays », a-t-il assuré.
Et de continuer : « En tant que Turquie, nous nous engageons à éliminer définitivement, en quelques mois, les restes de Daech ».
Mais le président turc a une nouvelle fois regretter le manque de solidarité des pays alliés dans ce combat contre Daech.
Nous avons commencé à faire plier Daech mais malheureusement ceux qui prétendent s’opposer à Daech ne l’ont pas combattu ».