Très peu de femmes à la tête des conseils d’administration

Les femmes gagnent leur place au sein des conseils d’administration des grandes entreprises mais elles peinent toujours à atteindre la tête de ces organes, relève lundi l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH).

Celui-ci a évalué l’application de la « Loi Quota » de 2011 qui interdit que le conseil d’administration des entreprises belges cotées en bourse, des entreprises publiques autonomes et de la Loterie Nationale contiennent plus que deux tiers d’administrateurs issus du même sexe.Entre 2008 et 2017, la proportion de femmes au sein de CA des entreprises visées a bondi de 8,2% à 26,8%. Elles peinent toutefois toujours à accéder au plus haut poste, soit la présidence du conseil d’administration. Sur les 115 entreprises analysées par l’Institut, seules cinq (4,3%) avaient placé en 2017 une femme à la tête de leur CA. Outre la composition des CA, l’IEFH s’est également penché sur les comités de direction, qui ne sont eux pas soumis à des quotas de genre. L’objectif est de comparer leur situation à celle des conseils d’administration mais également de déterminer si l’évolution des CA aurait une quelconque influence sur ces comités. Trente-neuf des sociétés étudiées en disposaient.

En 2017, seuls 18% des membres des comités de direction étudiés comprenaient des femmes. Même si cette proportion a doublé par rapport à 2008, force est de constater que la présence féminine reste faible. En outre, deux tiers des comités de direction étaient exclusivement masculins ou ne comptaient qu’une seule femme. Le nombre de comités sans femme a toutefois baissé, passant de 20 en 2008 à 14 en 2017. Dans le même temps, ceux comprenant plusieurs femmes est passé de 2 à 13. Pour les entreprises privées en bourse, la représentation des femmes est encore plus faible (17,7%) et évolue très lentement, relève l’institut. Enfin, si les femmes peinent à atteindre la présidence d’un CA, le bilan n’est guère plus brillant pour la direction des entreprises analysées: sur 39 ayant un comité de direction officiel, seules deux étaient dirigées par une femme (5,1%).