La Belgique, deuxième pays le plus taxé d’Europe

Après le bronze, l’argent: la Belgique gagne une place au classement de la pression fiscale en Europe. Il n’y a qu’en France que la somme des impôts et des cotisations sociales, rapportée au produit intérieur brut (PIB), est plus élevée qu’en Belgique, selon Eurostat.

La pression fiscale a augmenté en 2017 en Belgique, ce qui a permis à notre pays de dépasser le Danemark. Le ratio global recettes fiscales/PIB s’élevait en 2017 à 47,3 % en Belgique, contre 46,7 % en 2016. En France, ce ratio atteint 48,4 %. Au Danemark, il est descendu de 46,8 % en 2016 à 46,5 % l’an dernier. La moyenne de l’UE était de 40,2 %, contre 39,9 % en 2016.

Du côté du cabinet du Premier Ministre, on tient à nuancer. Par les temps qui courent, dans un contexte de pré-élections où le gouvernement cherche à mettre en valeur son bilan socio-économique, c’est le genre de (mauvaise) nouvelle qui tombe mal. « L’indicateur repris dans le Belga est la somme de tous les impôts et cotisations sociales, par rapport au PIB. Cela ne concerne donc pas spécifiquement les impôts sur le revenu (le travail) », précise-t-on chez le Premier. Où l’on ajoute que certes, cela « a augmenté en 2017 (47,3) par rapport à 2016 (46.7) mais c’est toujours bien en dessous du niveau de 2014 (48,1) ». Petit rappel utile à l’adresse des socialistes d’Elio Di Rupo, à la tête du précédent gouvernement…

« Rappelons aussi que 2016 était une année sombre pour les finances belges à cause des attentats, poursuit-on au cabinet de Charles Michel. « La raison pour laquelle cela a augmenté est due essentiellement à la bonne performance de l’impôt des sociétés en 2017 (+0,6 % de PIB). La réforme de l’ISOC a joué partiellement un rôle (versements anticipés en forte hausse depuis plus de 2 ans – réd.) et la conjoncture positive a fait le reste.Sur la base des chiffres de la BNB (dans le rapport annuel 2017), on constate que les prélèvement applicables aux revenus du travail ont par contre diminué entre 2016 (25 %) et 2017 (24,8 %). Pour rappel, on était à 26,3 % en 2014. Il faut bien sûr y voir l’effet du tax shift, qui fera à nouveau sentir ses effets en janvier. Le tax shift a considérablement réduit la pression fiscale qui pèse sur les travailleurs », conclut le cabinet.

Il y a quelques jours, dans nos colonnes, nous avions montré que le tax shift (qui n’est pas entièrement financé pour les prochaines années), sur la base d’un rapport du Conseil Supérieur des Finances (CSF), avait abaissé la fiscalité du travail globalement. La mise en œuvre complète du tax shift devrait se traduire selon le CSF par un recul de 2,2 % du taux de taxation (implicite) du travail (ITR). Soit la charge fiscale totale (impôts directs et indirects) sur le travail, sans tenir compte des transferts sociaux (cotisations pour le financement des pensions et de la sécurité sociale). Grâce au tax shift, cette taxation du travail passe de 42,4 % en 2016 à 40,2 % si l’on prend en compte l’effet global du tax shift, après 2019.